La Roumanie a enregistré en 2010 une hausse de 7,7 % de sa production de blé mais le rendement à l'hectare a été le plus bas parmi les 27 pays de l'Union européenne, a annoncé jeudi l'Institut national des statistiques (Ins). Au total, la Roumanie a récolté 16,5 millions de tonnes de céréales dont 5,5 millions de tonnes de blé, contre 14,8 millions en 2009. Mais le rendement de 2,8 tonnes de blé à l'hectare a représenté à peine 51 % de la moyenne de l'UE. Avant-dernière dans ce classement, l'Espagne a enregistré un rendement de 2,9 tonnes à l'hectare. " Si la Roumanie a figuré en 4e position dans l'UE en termes de surface cultivée de blé, elle n'a occupé que la 7e position en ce qui concerne la production ", a souligné l'Ins. Même situation pour le maïs, avec une production en hausse de 14 % mais un rendement d'à peine 4 tonnes à l'hectare. Seule la Bulgarie voisine a enregistré une productivité inférieure, soit 3,9 tonnes. La Roumanie, jadis considérée comme le " grenier de l'Europe ", a par ailleurs vu sa production de légumes et de pommes de terre baisser en 2010, respectivement de 7,7 % et de 17,5 %. Pour rappel, selon les premières estimations de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la production mondiale de blé en 2011 s'élèvera à 676 millions de tonnes, soit une croissance de 3,4% par rapport à 2010. "Dans de nombreux pays, les semis de blé ont augmenté ou devraient augmenter cette année compte tenu des prix soutenus, tandis qu'une reprise des rendements est prévue dans les zones frappées par la sécheresse en 2010, notamment en Fédération de Russie ", indique la FAO dans son rapport trimestriel Perspectives de récolte et situation alimentaire. Cependant, note-t-elle, il est trop tôt pour estimer la production totale de céréales de cette année car l'essentiel des céréales secon- daires et de riz n'est pas encore semé. Dans le groupe des pays à faible revenu et à déficit vivrier, la production céréalière de 2010 a progressé de 5,6% sur un an. Mais cela ne soulagera pas nécessairement ces pays car la hausse des cours internationaux devrait entraîner une hausse de leur facture totale d'importations céréalières de 20%, ajoute la FAO. Les perspectives de récolte du blé d'hiver et des céréales secondaires en mai-juin 2011 en Afrique du Nord sont généralement favorables, sauf en Tunisie, où le temps sec en janvier a éteint les espoirs d'un fort redressement de la production de blé, selon l'agence spécialisée. En Afrique australe, les perspectives de récolte du maïs de la campagne principale de 2011 sont favorables et des prix relativement bas ont contribué à stabiliser la situation de la sécurité alimentaire. En Afrique de l'Est, en dépit de récoltes exceptionnelles en 2010 et de prix généralement bas, l'insécurité alimentaire a progressé dans les zones pastorales victimes de la sécheresse. En Afrique de l'Ouest, les violences qui ont succédé aux élections en Côte d'Ivoire ont continué à nuire à la conjoncture économique de la sous-région et, plus particulièrement, au commerce. En Asie, de bonnes récoltes de blé sont prévues en 2011 en Inde et au Pakistan, tandis qu'en Chine les perspectives demeurent incertaines. Dans la sous-région de la CEI (n.d.l.r.: Communauté des Etats indépendants) d'Asie, dont le Kazakhstan est le principal producteur, "il reste encore à semer la majeure partie du blé, mais vu les prix soutenus (...) une hausse significative de la production est possible", estime la FAO. En Amérique du Sud, toutefois, où la campagne est bien avancée, les perspectives pour la récolte de maïs de 2011 sont défavorables en Argentine et en Uruguay à cause du temps sec qui persiste, lié au phénomène La Niña. Au Brésil, en revanche, la situation s'annonce positive.