Les Etats-Unis dénoncent depuis des années la sous-évaluation du yuan. Or, justement, la monnaie chinoise s'affiche en hausse et vient de flirter avec les 0,16 $. Du jamais vu depuis 1993." Dumping monétaire ", "subventions aux exportations", " encouragement à la surconsommation "… on a mis bien des choses sur le dos du yuan. Avec l'appréciation de la monnaie chinoise, Tim Geithner va se retrouver isolé pour expliquer la faible croissance et la persistance du chômage aux Etats-Unis. Surtout, que le dollar risque de s'enfoncer un peu plus dans les limbes des réserves mondiales de changes si Pékin internationalise sa monnaie. Au vu de la politique monétaire chinoise, c'est bien ce scénario qui se précise. En relevant le yuan, le gouvernement souhaite payer moins cher ses importations. Cette raison, est convaincante, mais ce n'est pas la seule. Au-delà, la décision de Pékin témoigne d'un mouvement plus général que partage l'ensemble des pays émergents : la défiance vis-à-vis du dollar. Depuis octobre, la Chine n'a plus acheté d'obligations américaines et, dans le même temps, en a vendu pour 21 milliards de dollars. Le yuan s'internationalise pour contrer la chute du dollar. La semaine dernière, 13 nations asiatiques se sont rencontrées à Hanoï. Une question les réunissait : par quoi peut-on remplacer le dollar ? Bien sûr, le dollar est encore ultra-dominant sur le marché des changes. Ces nations n'en ont pas moins évoqué l'idée de créer une monnaie régionale asiatique. La décision de Pékin de laisser s'apprécier le yuan pourrait donc être la première pierre posée pour l'internationalisation de la monnaie chinoise. De nombreux signes étaient d'ailleurs perceptibles. C'est à l'été 2010 que la Chine a laissé le yuan s'apprécier. En juillet dernier, le pays a officiellement abandonné son arrimage au dollar. Cette décision mettait fin à deux ans de stabilité. Depuis, la monnaie chinoise n'a cessé de prendre de la valeur, lentement, mais sûrement. Le taux de change du yuan a pris 5% par rapport au dollar sur les 11 derniers mois. L'objectif recherché par le gouvernement chinois est clair : Pékin ne veut plus être dépendant de ses réserves en dollar, avec le risque de perte de change que cela induit. Pour ce faire, le yuan doit être capable de sortir de ses frontières. 6% des échanges commerciaux de la Chine avec l'étranger ont été faits en yuan en 2010, soit une augmentation de 0,5% par rapport à 2009. La hausse est modeste mais montre bien le chemin. Dernière nouvelle en date, le gouvernement chinois aurait même commencé à discuter avec le Brésil pour permettre des échanges en yuan. Ces divers mouvements sont tous soutenus par une seule certitude : le yuan va s'apprécier contre le dollar dans les années à venir. Pékin a absolument besoin de protéger ses gigantesques réserves de change (3000 milliards de dollars) de la dépréciation du billet vert. Le seul recours, c'est une internationalisation. Selon HSBC, le yuan aurait déjà dépassé la livre sterling au rang des monnaies du commerce international.Comment profiter de cette hausse du yuan à laquelle nous croyons fermement ? En prenant par exemple un tracker sur le yuan émis par le spécialiste des ETF WisdomTree.