Au moment où les ministres des Finances des huit pays les plus riches du monde ont "négligé" l'action concrète de l'aide au développement de l'Afrique, se contentant de réaffirmer leur engagement à remplir leurs promesses et d'appeler les pays africains à aller vers "une bonne gouvernance financière" à l'issue de la rencontre de deux jours près de Potsdam (Allemagne) achevée samedi, la 8e session du Forum pour le partenariat avec l'Afrique, qui se tiendra les 22 et 23 mai à Berlin, en Allemagne, examinera les "thèmes d'importance pour le continent africain qui sont inscrits à l'ordre du jour du prochain sommet du G8". Une délégation algérienne, conduite par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, prendra part aux travaux de ce forum. Il assistera, également, aujourd'hui au "forum Allemagne-Banque mondiale 2007", consacré à l'Afrique et qui se tiendra sous le thème "L'Afrique s'élève". L'Allemagne, qui assure la présidence du G8, a affiché son souhait de faire de l'Afrique une des priorités du prochain sommet de cette instance prévu du 6 au 8 juin prochain à Heiligendamm, à l'est de Berlin. Il est à rappeler que le président Bouteflika a reçu une invitation officielle de la part de la chancelière Allemande, Mme Angela Merkel pour participer au sommet du G8. Le Forum pour le partenariat avec l'Afrique est un mécanisme qui regroupe les représentants personnels des chefs d'Etat et de gouvernement des pays du G8 et de certains pays de l'Organisation de la coopération et du développement économiques (OCDE) ainsi que ceux des pays membres du Nepad. D'ailleurs la dernière réunion du Nepad, abritée par l'Algérie, avait préparé une feuille de route portant les propositions des pays africains qui sera soulevé lors du sommet du G8. L'Afrique a affiché son souhait d'être un vrai partenaire pour l'Europe avec des investissements directs en Afrique et non seulement une source de matières premières. Dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre de deux jours près de Potsdam (Allemagne), les ministres des Finances du G8 ont indiqué que l'amélioration de la gestion des finances et le flux d'aides doivent s'associer, "si nous voulons lutter contre la pauvreté" ; ils ont ajouté qu'ils soutenaient avec vigueur les efforts visant à accroître l'efficacité de la gestion des finances publiques en Afrique. Ils ont, par ailleurs, avancé une série de recommandations dans le "Plan d'action pour la bonne gestion financière en Afrique". En outre, les ministres des Finances du G8 ont réaffirmé l'engagement à être à la hauteur des responsabilités de donateurs, et en particulier à remplir les promesses d'aide, sans mentionner aucune prise d'actions concrètes. Par ailleurs dans un communiqué publié vendredi, l'organisation non gouvernementale britannique Oxfam a accusé les ministres du G8 de tenter de "cacher leur échec dans les discussions sur l'aide à l'Afrique". Avant d'indiquer que les années précédentes, la session finale de la rencontre des ministres des Finances du G8 est le lieu où des décisions ont été prises, et que cette année les ministres ont tenté d'éviter toute discussion (sur ce sujet) et de laisser derrière leur échec dans la croissance d'aides (à l'Afrique). Pour rappel, lors du sommet de 2005 dans la localité écossaise de Gleeneagles, le G8 a promis d'augmenter ses aides aux pays en développement de 50 milliards de dollars par an jusqu'en 2010, dont au moins 25 milliards pour l'Afrique. Mais selon l'Africa Progress Panel, organisation présidée par l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, les pays les plus riches du monde n'ont remplis que 10% de leurs engagements. Selon un document du groupe Dette, SIDA, Commerce, Afrique (DATA), le G8 a augmenté son aide de 2,3 milliards de dollars (1,7 md d'euros), mais souligne qu'ils doivent verser 3,1 milliards de dollars supplémentaires (4,2 mds d'euros) pour apporter une aide substantielle à l'Afrique. Ajoutant qu'il faudrait que les contributions du G8 s'établissent à 7,4 milliards de dollars (5,5 mds d'euros) rien qu'en 2007 pour pouvoir atteindre l'objectif fixé, avant de noter que ce sont la Grande-Bretagne et le Japon qui ont le plus contribué à l'augmentation de l'aide.