Malgré l'avertissement d'être détrôner et chassé du pouvoir par l'opposition s'il ne signait pas l'accord de transition pacifique, le président yéménite Ali Abdallah semblait tout de même vouloir fuir. La cérémonie de signature devait normalement se tenir au palais présidentiel, en présence d'un émissaire du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Dans la rue, qui mène vers le palais, des partisans du chef de l'Etat, armés de bâtons, ont bloqué les principales artères de Sanaa et barré également à l'aide de blocs de pierre la route de l'aéroport et la rue menant à la place Tahrir. Pour leur part, les opposants à M. Saleh se sont rassemblés pour réclamer le départ immédiat du président. Les différents corps de métier étaient représentés à la manifestation, les médecins étant venus en blouse blanche, alors que beaucoup de jeunes portaient les couleurs du drapeau yéménite, rouge, noir et blanc. L'accord prévoit la formation par l'opposition d'un gouvernement de réconciliation et la démission un mois plus tard de M. Saleh, en échange d'une immunité pour lui-même et pour ses proches, puis une élection présidentielle dans les 60 jours. Le Yémen est secoué depuis janvier par une contestation populaire de son régime, au pouvoir depuis près de 33 ans, accusé de népotisme et de corruption. La révolte a coûté la vie à 180 personnes. La signature a été maintes fois repoussée Selon l'opposition, M. Saleh avait déjà refusé à la dernière minute mercredi dernier de signer l'accord de transition, et a trouvé hier un nouveau prétexte pour la repousser encore une fois en exigeant à l'opposition de signer avec lui. L'accord avait été signé avant-hier soir au domicile d'un dirigeant de l'opposition, cette dernière ayant refusé de se rendre au palais présidentiel. La presse n'a pas été conviée à la cérémonie. "La signature à huis-clos ne peut être reconnue, elle reflète de mauvaises intentions à l'égard de l'initiative du CCG", a estimé le communiqué du parti présidentiel. Avertissements destinés au président Yéménite La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait appelé M. Saleh à "respecter son engagement" à quitter le pouvoir. Pour leur part, les monarchies du CCG "ont donné jusqu'à hier en milieu de journée à M. Saleh pour signer". Dans une déclaration, le porte-parole de l'opposition parlementaire, a affirmé que l'opposition refusait de se rendre au palais présidentiel. Si M. Saleh ne signe pas, "la révolte va s'intensifier et il (finira) par être chassé du pouvoir", a averti M. Mohamed Qahtan. Les termes de l'accord Le plan, élaboré avec l'aide des Etats-Unis et de l'Union européenne, prévoit la formation par l'opposition d'un gouvernement de réconciliation et la démission un mois plus tard de M. Saleh en échange d'une immunité pour lui-même et pour ses proches, puis une élection présidentielle dans les 60 jours.