"Le premier impératif qui tend à accompagner l'entreprise est que l'emploi doit être au centre de son développement, c'est-à-dire notre intime conviction collective ", a déclaré en substance, hier, M. Abdelmadjid Sidi-Saïd, SG de l'UGTA, à l'ouverture des travaux de la Tripartite dans le cadre des propositions soutenues par la Centrale syndicale. " Le pays a besoin, plus que jamais ", dit-il, de stabilité pour conforter la réalisation des différents plans de développement économique ainsi que la feuille de route des réformes politiques décidée par le chef de l'Etat. "Je ne doute pas", dit-il, que les résultats de cette Tripartite soient à la hauteur des attentes du monde de travail, des préoccupations des opérateurs avec l'objectif central communément admis que " l'entreprise algérienne doit être perçue comme un lieu de création de richesses, un instrument de formation et un vecteur principal du développement économique et social ". Il considère, à ce titre, que l'ouverture de l'économie nationale au partenariat étranger doit reposer sur " l'intérêt mutuel des deux parties " en termes notamment de savoir-faire, d'apport technologique et de nouveaux modes de gestion ainsi d'ouverture sur les marchés extérieurs pour l'entreprise algérienne. Aussi, la politique de réhabilitation de l'entreprise publique engagée par le président de la République et l'émergence de l'entreprise privée productrice de richesses ainsi son accompagnement par les pouvoirs publics doivent, selon lui, constituer le socle de la substitution à terme d'une économie dépendant des hydrocarbures à une économie se développant au travers de la croissance des entreprises. "Pour nous, la valorisation et la promotion de la production nationale est un acte patriotique plus que nécessaire dans la phase actuelle caractérisée par l'agressivité de la mondialisation. Pire encore, les pays nantis n'ont pas aucun état d'âme à protéger leur production " affirme le SG de l'UGTA, qui souhaite que les pouvoirs publics, les organisations patronales et la Centrale syndicale doivent s'atteler à travers les mécanismes, les instruments et les moyens matériels et humains à faire de la valorisation et la promotion de la production nationale " une action prioritaire et durable ". L'emploi et le pouvoir d'achat des travailleurs sont ainsi des choix stratégiques pour l'UGTA de Sidi-Saïd qui insiste sur la stabilité du pays dans le sens où elle n'a pas de prix. Dans cette perspective, l'UGTA formule 9 commandements. En premier lieu, la Centrale syndicale met l'accent sur l'actualisation de l'instruction du 7 janvier 1997 du chef de gouvernement portant promotion de la production nationale qui s'avère de plus en plus d'actualité et de Ssnécessité impérative. La relance du crédit à la consommation doit être consacrée pour encourager la production nationale et la consommation des produits " made in Algeria ", selon le patron de l'UGTA qui est également pour la réduction des taux actuels de la TVA pour les produits fabriqués par les entreprises algériennes. L'UGTA milite aussi pour l'interdiction définitive de l'importation de la friperie et autres articles de bazar destinés à la consommation. Tout en soutenant l'instauration d'une TVA plus lourde sur les importations des produits manufacturés ou destinés à la revente en l'état. " La relance des coopératives de consommation qui font partie de l'économie sociale, expérience qui a fait des preuves dans le passé en vue d'acheter des produits locaux à travers la distribution à l'intérieur des lieux de travail " serait également la bienvenue pour booster la production nationale. Selon Sidi-Saïd l'UGTA considère, par ailleurs, que les pouvoirs publics doivent privilégier l'entreprise algérienne en matière des marchés publics et réduire le recours systématique à l'offre internationale notamment dans les secteurs où les entreprises algériennes sont compétentes. La mise en place d'un observatoire de commerce auquel seront confiées les missions de régulation et de contrôle des règles générales des activités commerciales est une autre proposition de la Centrale syndicale pour mettre fin au dysfonctionnement du marché national. L'encouragement à l'exportation, la substitution aux importations, l'exploitation de nouveaux axes routiers et la contribution de la compétence universitaire au développement économique constituent, par ailleurs, des préoccupations majeures de l'UGTA lors de cette Tripartite.