Pour la première fois, et là il s'agit d'une innovation, une tripartite n'est plus axée sur les revendications d'augmentations des salaires. Sidi-Saïd avait bien averti qu'il faut négocier le pouvoir d'achat et pas les salaires. Il avait également averti qu'il allait s'intéresser désormais aux entreprises car ce sont elles qui sont créatrices de richesses et d'emplois. C'est effectivement une innovation qui amène le syndicat au réalisme. Il est vrai que si les entreprises " coulent "il n'y aura même plus d'emplois et de revendications salariales. L'autre innovation est l'instauration de " Think thanks ", où des experts nationaux créent le cadre de réflexion stratégique sur le mode opérationnel, et pas seulement théorique. Comment assurer la survie de l'entreprise dans un contexte international de forte concurrence, une concurrence sans pitié pour les plus faibles ? Des questions ? Plusieurs questions à poser et on n'en finira. Il y aura toujours des questions à poser, plus particulièrement tant que la décision du devenir économique du monde nous échappe en faveur de ceux qui sont développés et qui font appel au patriotisme économique, dans les seuls domaines où les pays du Sud peuvent aller à la conquête de parts de marché dans les pays du Nord, c'est-à-dire dans l'agriculture. Quadracture du cercle. Protéger nos entreprises tout en entrant dans l'économie de marché ? Il faudrait, cependant, prendre en compte que depuis qu'il a été décidé de retirer de la liste des privatisations une centaine d'entreprises publiques, les pouvoirs publics ne parlent plus de l'économie de marché, de la concurrence internationale qu'aura à subir l'entreprise nationale. C'est comme si nous allions nous retirer d'une telle économie tel que celle-ci fonctionne. Comment alors nous comporter face à l'économie internationale qui exige la concurrence quand bien même nous n'y soyons pas prêts ? Nous avons l'impression que les pouvoirs publics ont opté pour une pause dans les réformes économiques et financières. Un système mixte pour notre économie, à la fois protéger et entrer en concurrence? A la fois dans un système de protection de notre économie, et dans celui de la mondialisation ? quelles relations pourront développer nos PME/PMI face aux multinationales ou avec celles-ci et dans chacun des deux cas, quelles implications sur notre économie ?