La volonté affichée des changements se fait jour ; en témoigne les points inscrits au conclave entre le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales et les walis : amélioration des relations entre l'administration et le citoyen et réhabilitation des services publics locaux, gestion des villes et des grandes métropoles, allègement et l'harmonisation des procédures administratives, développement des régions du sud et enfin évaluation et renforcement de la coordination intersectorielle au niveau local en relation avec le développement et l'investissement économique. Ces thèmes de très grande importance fournissent les indications d'un état d'esprit ouvrant sur l'impulsion de la dynamique nécessaire aux réformes institutionnelles initiées par le chef de l'Etat. Ils indiquent également le sentiment de rattraper un lourd déficit en communication de l'administration avec les populations. Les orientations données, hier, par M. Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur, constituent, en effet, une nouvelle feuille de route assignée à l'administration locale en tant qu'entité sociale et économique dans le cadre de laquelle les problèmes et l'action quotidienne pour les résoudre. Cet objectif ne sera tout à fait atteint qu'à la seule condition de combattre le phénomène récurrent de la bureaucratie qui gangrène l'administration territoriale, de même qu'il y a lieu que l'autorité de l'Etat soit plus puissante pour contrecarrer une certaine anarchie caractérisée par les débordements et les dépassements qui minent le quotidien des Algériens (fermeture d'édifices publics, blocages de routes, grèves etc). L'Etat a le devoir, en effet, à s'identifier à la société ordinaire, laquelle déteste cette anarchie et les troubles à l'ordre public. Il est vrai que sous la poussée des mutations sociales, il y a de nouvelles exigences. En fait, l'administration n'est pas restée insensible à cette préoccupation nouvelle en cherchant à se donner une autre image, celle de répondre aux défis de la gouvernance locale reposant sur le social et l'économie afin de répondre aux attentes des populations dans la plus grande transparence. A ce titre, il y a lieu de rappeler que les directives du chef de l'Etat ont été claires, notamment lorsqu'il a évoqué la lourdeur des procédures qui sont l'un des plus grands maux qui entravent le développement du pays, à travers leur complexité, des réflexes routiniers au fil du temps, les confusions dans les prérogatives, les difficultés à communiquer avec les citoyens et leur environnement de manière générale et à être à l'écoute des usagers du service public. " Tout ceci se traduit finalement par une indifférence à l'égard des intérêts des citoyens, et par voie de conséquence, par un blocage de l'économie et du développement ". Cette volonté transparaît à travers le discours d'ouverture de M. Daho Ould Kablia empreint de souci constant d'abattre les barrières entre l'administration et les administrés en vue de créer un cadre suffisant large et évolutif pour l'instauration au niveau local de nouvelles traditions caractérisées par une relation lucide, objective et une confiance mutuelle. Au-dessus de toutes les contingences aussi, faudra-t-il, maîtriser ces fausses tensions sociales en vue de peser de tout un poids enveloppé dans cette relation à l'issue de laquelle les deux parties s'accompagnent pour des tâches politiques, administratives, économiques, sociales et culturelles, conformément aux directives du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. C'est ainsi que la dynamique de réussite institutionnelles engagée par le chef de l'Etat trouvera un terrain d'adhésions et d'applications le plus adéquat au profit de l'intérêt de la Nation. C'est dire que les citoyens ont également des obligations à faire valoir. L'exercice de la relation administration-administrés se fonde, en effet, avant tout, sur l'esprit de responsabilité, la maturité de la vigilance et de la prise de conscience de l'intérêt général. C'est pourquoi, on sent à travers les propos de M. Daho Ould Kablia une insistance forte sur le devoir de la société envers elle-même, envers l'Etat et envers le programme politique en général. Et comme le climat social a tendance à se desserrer, le monde social va sans doute avoir toute sa place et être définitivement pris en charge par les pouvoirs publics pour bien régler ces problèmes. La surenchère qui se nourrit de slogans n'a donc plus de place. L'œuvre pour la consolidation de la cohésion nationale exige le développement de l'esprit patriotique, démocratique et la lutte contre tous les problèmes négatifs et les maux sociaux.