La wilaya de Médéa compte aujourd'hui près d'un million d'habitants. Non seulement les villes ont beaucoup grandi mais les besoins des populations en eau potable ont décuplé.Les grandes cités comme Médéa, Berrouaghia, Ksar El-Boukhari, Béni-Slimane ou Tablat étaient, à une époque relativement lointaine, alimentées par de grosses sources, avant de faire appel à des réseaux pour tirer leurs ressources de plus en plus loin. Il a donc fallu de longues conduites, parfois, sur plus de 100 km (cas de Ksar El-Boukhari ) et les résultats sont loin des 100 litres/ jour, voire 80, compte tenu des pertes importantes sur réseaux (36%), piquages, avec leur lot de coupures fréquentes et la dotation de 150 litres/jour donnée par la direction des ressources en eau, n'est qu'un indicateur vague, car on sait qu'une eau " brute " est rarement destinée, telle quelle, à un usage donné, et doit être traitée plus ou moins profondément.Les efforts déployés par les pouvoirs publics, entre 1999 et 2009, se ramènent pour l'essentiel à la réalisation de 12 petits barrages, 80 forages, 7 stations de traitement des eaux de barrage, 9 stations de pompage.Le barrage de Ghrib datant de l'époque coloniale étant envasé à 67% au même titre que 41 retenues collinaires.En zones rurales, notamment au sud et au sud-est de Médéa, des réseaux informels se sont substitués aux gestionnaires, et les " dealers " de l'eau vont jusqu'à exiger 10 à 20 fois le prix des consommations tarifées.Car, à la différence des communes du nord, qui sont bien arrosées (800 mm/an), celles du sud sont accrochées par une pluviométrie capricieuse ne dépassant pas les 300mm de précipitations par an. Au cœur même de certaines cités, les consommateurs vivent des situations de " stress " hydrique, et le rationnement a réhabilité les jerricans. Face à cette équation, les pouvoirs publics ont compris que l'AEP n'était pas seulement un programme de mobilisation, mais également une planification de la ressource. Réhabilitation des réseaux d'adduction (364.034.ml), projets de transfert d'eau comme c'est le cas pour celui de Koudiat Acerdoune (Bouira), destiné aux villes de Médéa, Berrouaghia, Ksar El-Boukhari, Boughzoul, soit un volume de 35 millions de m3 . En l'espace de 10 années, l'armature hydraulique a, certes, évolué mais les stocks terrestres ne sont pas cartographiés, et, par conséquent, inexploités. La qualité de l'eau, est un autre problème, tant il est vrai que les fertilisants et l'agriculture causent des dommages considérables aux nappes d'eau souterraines.