Les nouvelles normes bancaires, que le gouvernement suisse a décidé de rendre plus contraignantes que Bâle III, ne sont pas excessives, a estimé le vice-président de la Banque nationale suisse (BNS), Thomas Jordan, alors que la première banque du pays, UBS, a émis des critiques. "Je suis convaincu que la compétitivité des banques suisses n'est pas menacée", a affirmé M. Jordan. Le gouvernement suisse a en effet donné le 20 avril son feu vert à des normes plus strictes pour ses banques dites d'importance systémique, soit UBS et Credit Suisse, qui devront remplir des exigences financières sévères pour faire face à d'éventuelles crises et pourraient même renoncer à leurs bonus. Alors que les accords internationaux de Bâle III prévoient notamment de relever les ratios de fonds propres durs des établissements à un minimum de 7%, les régulateurs suisses ont opté pour un ratio de fonds propres durs d'un minimum de 10% et l'utilisation d'obligations convertibles en actions en cas de difficultés à hauteur de 9%. Le texte adopté par Berne a été transmis au Parlement, qui pourrait adopter une loi entrant en vigueur "au plus tôt début 2012". La Confédération veut ainsi éviter une répétition du scénario qui avait conduit UBS en 2008 au bord de la faillite. L'établissement avait été sauvé in extremis par le gouvernement helvétique grâce à un plan de soutien de plusieurs de milliards de francs.