Même s'il existe des divergences entre l'Algérie et la France à propos du problème libyen, les deux pays vont, une fois de plus, " consolider " leur partenariat économique " tout en désirant "renforcer" aussi leur coopération politique et ce, suite à la visite de deux jours qu'a effectuée le ministre, ministre français des Affaires étrangères, M. Alain Juppé. A Une question sur le réchauffement actuel des relations entre les deux pays et "le forcing français en Algérie", M. Juppé a estimé que ces "relations sont mutuellement avantageuses", et ce, avant d'évoquer, à ce titre, l'accord sur le nucléaire civil passé entre la France et l'Algérie et la mise sur pied d'un groupe de travail pour sa concrétisation, ainsi que le transfert de technologie sans omettre le rôle des PME. Toutes ces initiatives visent, a-t-il encore estimé, le "renforcement d'intérêts mutuels". De son côté, le ministre algérien des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a déclaré : "Nous avons convenu qu'il faut faire en sorte que la relation Algérie-France soit considérée comme une relation encore plus forte, pour à la fois soutenir la coopération bilatérale et permettre aux deux pays de jouer leur rôle sur la scène internationale". C'est donc une très bonne opportunité que cette venue de M. Juppé en Algérie, puisqu'elle a permis de procéder à une évaluation des grands accords conclus entre les deux parties depuis 2007, comme l'a souligné le responsable français lui-même, avant d'ajouter que les deux pays ont convenu de faire en sorte que tous ces accords soient mis en oeuvre avant la fin de 2011. Pour M. Medelci, le programme de coopération pour la période 2007-2011 devra permettre de préparer le prochain programme quinquennal de coopération bilatérale algéro-française 2012-2016. Le ministre a, par ailleurs, fait savoir que la dimension humaine dans les relations algéro-françaises avait été "au centre" des débats dans le but, a-t-il dit, de "faciliter les déplacements des ressortissants des deux pays". Sur ce point, il a fait savoir que les deux pays étaient d'accord pour que les efforts consentis dans ce domaine puissent se consolider davantage, notamment à travers l'adaptation des accords de 1968. Concernant la coopération scientifique et technologique, il a relevé que "plus de 600 conventions de coopération avaient été signées entre les deux parties avec de l'ambition d'aboutir au transfert technologie". Sur le point relatif à l'histoire entre les deux pays, M. Medelci a rappelé qu'en matière d'indemnisation des victimes algériennes des essais nucléaires au Sahara, la France a adopté une loi pour indemniser les victimes de ces essais et "parmi lesquelles il y a beaucoup d'Algériens". Un groupe de travail a été installé pour préparer un projet de convention bilatérale concernant cette question. A Oran, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a déclaré qu'il'"Il faut regarder notre passé en face. Le président Nicolas Sarkozy a fermement dénoncé à Alger, en 2007, le système colonial, "injuste par nature", a rappelé M. Juppé, "mais aller au-delà, jusqu'à la repentance, je pense que c'est quelque chose à laquelle nous ne sommes pas prêts, parce qu'il faut tenir compte à ce moment-là de beaucoup de considérations historiques qui compliquent beaucoup les choses". D'autre part, au démenti du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et européennes de la France , M. Alain Juppé, relatif à l'implication de l'Algérie dans l'acheminement de mercenaires vers Libye qualifiant cette information "d'infondée", le ministre des Affaires étrangères M. Mourad Medelci, ajoute, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue français, que l'Algérie et la France considèrent que le règlement de la crise libyenne ne peut se faire que par la voie politique. C'est ainsi que dans une conférence de presse conjointe animée à Djenan El Mithak, à Alger, avec le ministre des Affaires étrangères M. Mourad Medelci, le ministre français a également souligné que lors des entretiens qu'il a eus avec son homologue algérien et avec le premier ministre M. Ahmed Ouyahia, il a constaté "l'attachement" de l'Algérie et son respect des résolutions de Conseil de sécurité.Cette visite de deux jours du ministre français des Affaires étrangères et européennes, M. Alain Juppé, a été fructueuse dans la mesure où d'une part, "Concernant la crise libyenne, nous sommes d'accord pour considérer que la situation en Libye ne peut se régler qu'à travers la solution politique", a précisé M. Medelci. D'autre part, et plus explicite concernant la crise libyenne, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que cette position découlait des positions de la Ligue des Etats arabes et de l'Union africaine (UA), cette dernière ayant tracé une feuille de route pour une sortie de crise dans ce pays. "Par conséquent, c'est une position collective que l'Algérie adoptera lorsqu'il s'agira de reconnaître le Conseil national libyen de transition (CNT)", a fait savoir M. Medelci. Concernant l'orientation des relations entre les deux pays, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et européennes de la France , M. Alain Juppé, a estimé que celles-ci passaient par une phase "particulière" d'embellie. Il a cite, dans ce cadre, la visite effectuée les 30 et 31 mai à Alger par M. Jean-Pierre Raffarin, vice-président du Sénat et ancien Premier ministre français, ainsi que l'organisation du 1er Forum de partenariat Algérie-France qu'il a qualifiée de "grande réussite". Pour lui, il existe un partenariat économique "à consolider" entre les deux pays qui désirent, a-t-il dit, "renforcer" aussi leur coopération politique. D'autres sujets ont été abordés et c'est ainsi qu'à propos de la situation au Sahel, M. Medelci a souligné que l'Algérie et la France étaient pour une coopération régionale "bien assise" pour faire face à la situation dans cette région. Sur le Moyen-Orient, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que les deux pays souhaitent que cette question "puisse se développer et sortir de la situation de blocage" qui la caractérise. En résumé, M. Medelci a noté l'existence de "beaucoup de convergences" entre l'Algérie et la France concernant les questions internationales. Et concernant sa rencontre avec le président de la République , le ministre français des Affaires étrangères et européennes, M. Alain Juppé, a affirmé : "J'ai évoqué avec le président Bouteflika les sujets bilatéraux, mais rapidement puisqu'il n'y a plus de difficultés entre nous". Le chef de la diplomatie française a estimé que l'audience que lui a accordée le président Bouteflika était déjà "une marque d'égard et le signe de relations excellentes que les présidents des deux pays entretiennent". "Nous sommes dans une période en étroite relation entre la France et l'Algérie. Donc, nous allons poursuivre dans ce sens", a-t-il poursuivi. Enfin, évoquant sa vision futuriste pour l'Algérie, le chef de la diplomatie française et maire de Bordeaux, M. Alain Juppé, a déclaré, jeudi dernier à Oran, que l'Algérie est "un pays qui envisage son avenir avec beaucoup de confiance et de dynamisme. “Notre visite nous a permis de nous rendre compte que l'Algérie est un pays qui envisage son avenir avec beaucoup de confiance et de dynamisme". a-t-il dit. Il s'est également félicité des réformes engagées par l'Algérie, notamment sur le plan politique. "Nous avons relevé, lors de nos entretiens avec les responsables algériens, la détermination de l'Algérie à poursuivre ces réformes", a-t-il conclu.