Le directeur exécutif de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), M. Yury Fedotov, a déclaré, avant-hier devant le Conseil de sécurité, que le trafic de drogues et la criminalité avaient des influences négatives sur la paix, la sécurité et le développement des pays.Le Pérou est le premier fournisseur mondial de feuilles de coca, selon l'ONU. Il est devenu le premier producteur de feuilles de coca avec 119'000 tonnes de feuilles et y consacre 61'200 hectares. Quant à la production de cocaïne, elle est évaluée à 330 tonnes pour le Pérou et à 350 tonnes pour la Colombie, selon TSR info. Le directeur exécutif de l'Unodc M. Fedotov et les 15 membres du Conseil de sécurité ont souligné qu'il était important de continuer à déployer des efforts pour lutter contre ces fléaux. M. Fedotov a appelé les Etats à exercer une responsabilité partagée dans cette lutte, et à y contribuer aux plans national, régional et international. Il a, par ailleurs, indiqué que ce fléau alimentait les entreprises criminelles en revenus illicites. Le commerce des drogues représente 68 milliards de dollars par an, et celui de la cocaïne 85 milliards de dollars, ce qui contribue, par conséquent, à la création et à la multiplication de situations de violence, de conflits et d'activités terroristes, qui sont alimentées par l'argent des barons de la drogue, a prévenu Yury Fedotov. Il a appelé également, dans le même contexte, à renforcer la capacité régionale en aidant les Etats fragiles, comme les pays du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord, l'Afrique de l'Ouest, l'Afghanistan et ses pays voisins. Il a également suggéré de renforcer l'état de droit et le système de justice pénale des Etats, ainsi que l'adoption d'une stratégie générale et intersectorielle. Concernant les mesures à prendre, le directeur exécutif de l'UNODC a expliqué, à cet effet, qu'il fallait lutter contre l'offre en drogues tout en essayant d'en réduire la demande. La représentante du Nigéria, qui a pris part à cette réunion du Conseil de sécurité, a observé, quant à elle, que le trafic était illicite, dans le continent africain, soulignant les obstacles que cela représente pour les efforts que font les pays pour y promouvoir le développement. En dehors des drogues traditionnelles, " nous voyons aussi arriver sur le marché de nouvelles drogues synthétiques ", a-t-elle noté. Pour sa part, le représentant de l'Afrique du Sud a rappelé que la criminalité organisée transfrontalière alimente les conflits dans les pays du continent africain. Il a considéré, dans ce sens, que la coopération internationale était essentielle pour diminuer l'impact du trafic de stupéfiants et du crime organisé et ses conséquences désastreuses sur l'autorité de l'Etat ainsi que sur le développement socioéconomique. Le représentant de l'Inde a indiqué que la production illicite et le trafic de drogues ont entraîné la création d'un large réseau criminel ayant des liens avec les terroristes internationaux. Témoignant de cette réalité, il a signalé que plus de 90% de la production mondiale d'opium ont lieu dans des zones situées autour du territoire de l'Inde, spécialement l'Afghanistan, le Myanmar et le Laos, tout en accentuant sur l'importance de la lutte à mener sans relâche contre les opiacées afghans. Le représentant du Royaume-Uni a affirmé, de son côté, que ''les groupes criminels avaient des rentes qui dépassent souvent ceux des pays dans lesquels ils activent, expliquant que ''la corruption est un des facteurs qui permettent aux criminels d'opérer en toute impunité''.Il a soutenu, à cet effet, que là où les criminels sévissaient, les systèmes judiciaires sont faibles, et que la présence policière est insuffisante. Le même représentant a appelé à veiller à ce que les transitions politiques actuelles en Afrique du Nord réussissent à atténuer la menace de la criminalité transnationale organisée.