Les dernières Assises sur le commerce, organisées samedi et dimanche derniers, sont intervenues dans un contexte particulier "après les émeutes de janvier dernier", a déclaré le ministre du Commerce Mustapha Benbada. Il s'agit à présent de trouver des solutions à des problématiques soulevées par les participants qui ont établi quelques 160 propositions dont l'application échoit à une commission installée à cet effet. Mustapha Benbada, invité, hier, de la Chaîne III de la Radio nationale, a affirmé à ce propos que les recommandations découlant des Assises ont trait essentiellement à la régulation du marché, précisant que le secteur du commerce n'a pas bénéficié de beaucoup d'investissement durant ces quinze dernières années. Comme priorité, il y a l'organisation du circuit de distribution et la " reconstruction de la chaîne en déterminant les missions de chaque intervenant ", a-t-il déclaré. L'Etat sera ainsi le principal pourvoyeur pour la réalisation des projets retenus, notamment, la construction des marchés de gros et ce, faute "d'investisseurs privés et le manque de moyens dont souffrent les collectivités locales". Le ministre du Commerce a rappelé le montant dégagé pour cette opération qui est de l'ordre de " 6 milliards de dinars en plus de la création de l'entreprise chargée de la gestion des marchés de gros". Mais le ministère du Commerce compte associer les communes et prépare un texte qu'il soumettra au CPE en septembre prochain en vu de faire bénéficier les Assemblées de "crédits à des taux bonifiés". Le ministre reconnaît dans son intervention les retards enregistrés dans la réalisation des marchés de gros à travers le territoire national et annonce la réception de dizaine de marchés en attendant l'achèvement du reste du programme. Le problème qui se poses est la non disponibilité du foncier et Mustapha Benbada a souligné qu'il a demandé aux walis en vu de régler cette question. Le ministre du Commerce a précisé qu'il ne faut pas s'arrêter uniquement à la réalisation des marchés de gros pour les fruits et légumes. " Il faut aussi construire des marchés de gros pour les cosmétiques, les matériaux de construction et réaliser des zones commerciales en dehors des villes ", a-t-il dit. Interrogé sur la spéculation qui fait grimper les prix à des pics jamais égalés, Mustapha Benbada a annoncé que "1 000 contrôleurs sont déjà sur le terrain et 2 500 seront recrutés prochainement". Ces contrôleurs veilleront justement à l'application des marges bénéficiaires pour les produits du sucre et de l'huile décidée par le gouvernement et qui entrera en vigueur en septembre prochain. Pour le mois de Ramadhan, le ministre assure que les produits agricoles seront disponibles suivant les prévisions de son collègue, Rachid Benaïssa. Quant aux prix, il affirme qu'il y aura le contrôle, mais les prix en dehors des produits subventionnés par l'Etat sont libres.