La subvention des prix des produits de large consommation reste problématique pour le gouvernement qui a pris la décision depuis février dernier, d'élargir la liste de ces produits. Résultat des courses, la facture est salée atteignant "300 milliards de dinars", selon le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, invité hier de la Chaîne III de la Radio nationale. Dans ce registre, il a affirmé que l'Etat a décidé d'appliquer une défiscalisation des matières premières pour l'huile qui a coûté au Trésor public "27 milliards de dinars". Ces mesures ont été prises, pour rappel, après les événements de janvier dernier. Mustapha Benbada préconise ainsi un "débat national sur la question de subvention des prix où l'UGTA et les associations de protection des consommateurs seront associés". Car pour lui, le système de subvention actuel est "trop généreux et profite à tout le monde, que ce soit les nécessiteux ou les riches". L'idéale, poursuit le ministre, est d'arriver à "cibler les petites bourses seulement" ou ce qu'il appelle "des subventions horizontales". L'idée de lancer ce débat est dicté par des impératifs financiers. Et le ministre du Commerce de prévenir que l'Etat pourrait un jour ne pas disposer de moyens pour subventionner ces produits. "Il faut donc préparer l'alternative", a-t-il dit. La problématique des prix est rendue encore plus complexe par la spéculation que le ministre ne considère pas comme une "fatalité mais qu'il faut surtout combattre". Pour y arriver, il faut d'abord "booster l'appareil de production pour mettre un terme aux pénuries qui encourage la spéculation, aussi il est nécessaire de réaliser des réseaux de distribution efficaces et renforcer le système de contrôle". A ce propos, il annonce le recrutement de "2 500 agents cette année". Mustapha Benbada estime que les collectivités locales doivent également jouer un rôle dans la stabilisation des prix en aménageant des marchés de proximité. Celles-ci peuvent contracter des crédits auprès des banques en plus de l'enveloppe dégagée par le gouvernement de "4 milliards de dinars pour la réalisation d'espaces au profit des commerçants informels en vu de les insérer dans le formel", a précisé le ministre du Commerce qui annonce la finalisation du décret sur les marchés de gros soumis à l'UGCAA pour enrichissement. Cependant, le premier responsable du secteur du commerce met en garde les récalcitrants dans le circuit informel qui ne voudraient pas se conformer à la loi d'utiliser la force publique si cela s'avérerait nécessaire. Pour lui, le dossier du commerce informel est "épineux et les ministères du Commerce et celui de l'Intérieur s'y attellent pour trouver une solution". Un groupe de travail a été même installé et la première tâche entamée concerne le recensement des activités commerciales ainsi que le nombre d'agents activant dans l'informel qui bénéficieront d'une "défiscalisation de deux ans comme le prévoit la loi des finances complémentaire 2011".Interrogé sur les défauts de facturation, le ministre estime que leur niveau est "important est se situe à 32 milliards de dinars en 2010 et nous demandons un dialogue avec les opérateurs pour déterminer les causes de la non facturation". Mustapha Benbada se dit prêt, une foi ces problèmes cernés, de proposer un allégement fiscal qui pourrait être une des solutions à ce problème. Concernant l'utilisation du chèque retardée sur décision du gouvernement, il estime que le dossier demande une meilleure préparation et un débat national sera ainsi lancé.