Intervenant jeudi sur les ondes de la Rai, le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, a mis l'accent sur la nécessité d'arriver à couvrir les importations du pays soit par une diminution, par une forte production nationale, soit les couvrir par des importations horizontales. "Nous sommes en train de travailler avec le ministre du Commerce et tous les autres ministères pour mettre en place des dispositifs encourageants et se fixer des objectifs pour faire augmenter les exportations, en cours d'année nous seront à 2 milliards de dollars en hors hydrocarbures, essayer d'arriver à 3 milliards l'année prochaine, pour arriver à 15 milliards d'ici à 15 ans". D'après lui, c'est réalisable, "l'Algérie a des atouts, nous avons incontestablement des avantages comparatifs, des ressources à la fois humaines et matérielles". Le ministre reconnaît qu'il y a un retard en matière de compétitivité, parce qu'il n'y a pas eu d'investissements nécessaires, "mais aujourd'hui, tous les investissements qui se , le sont dans le cadre du partenariat en privilégiant les technologies les plus évoluées et qui permettent de gagner en termes de productivité, de compétitivité. Je pense qu'il y a beaucoup d'espoir dans le secteur agricole, même dans l'industrie et demain dans le tourisme". Il indique que dans les produits industriels, un seul opérateur a pu exporter 400 millions de dollars, avec les résultats prometteurs de développer une agro-industrie pour exporter." Mise à niveau des entreprises A une question sur la mise à niveau des entreprises et la place réservée au secteur du bâtiment, M. Benmeradi a dit : "Le secteur du bâtiment fait partie du processus de mise à niveau, nous avons exclu, dans une première étape les entreprises de distribution. Le secteur du bâtiment est considéré comme un secteur productif qui crée de la richesse et de la valeur ajoutée et donc, les entreprises du secteur privé qui remplissent les critères et les conditions, à savoir l'existence depuis deux ans, employant un effectif de plus de 20 personnes, qui ont des situations financières stabilisées sont concernées. Le bâtiment comme l'agriculture, comme l'industrie, comme le service à l'industrie sont concernés par ce programme de mise à niveau. Zones industrielles A ce sujet, il affirme que le gouvernement a décidé la création de 36 nouvelles zones industrielles destinée à booster l'investissement à travers 32 wilayas. Les terrains seront mis à la disposition des investisseurs, selon la formule de gré à gré. "Il fallait à tout prix renforcer l'offre financière industrielle. Le gouvernement a procédé à un assainissement dans les 70 zones qui existent, donnant comme résultat 8 000 ha à remobiliser. Un recensement fait par l'Aniref et mis à la disposition du wali pour ensuite les mettre à la disposition des investisseurs sur au moins une période d'un an, et d'ici là, le gouvernement, engagera un programme de 80 millions de dinars. L'Aniref, pour l'année 2011, va engager des travaux sur cinq ans dans la réalisation et les aménagements des zones industrielles". Il annonce qu'à la faveur du nouveau tracé de l'autoroute Est-Ouest un bureau d'études va être engagé pour identifier des assiettes susceptibles de créer de nouveaux espaces à l'investissement.
Démantèlement tarifaire Algérie-Union européenne Le calendrier de démantèlement tarifaire Algérie-Union européenne sera révisé. L'UE favorable à la demande algérienne de réviser le calendrier de suppression progressive des barrières douanières visant à instaurer une zone de libre-échange avec l'Algérie à l'horizon 2017. A ces interrogations M. Benmeradi souligne tout d'abord que l'horizon 2017 était déjà dans l'accord d'association. "Le gouvernement algérien demande un moratoire supplémentaire. Nous avons introduit dans le cadre de l'accord d'association, une demande pour faire bénéficier l'économie nationale d'un délai supplémentaire pour retarder ce démantèlement non à 2017 mais 2020. Et dans le cadre de ce démantèlement, nous avons proposé d'élargir la liste des produits, visant essentiellement les produits industriels parce que c'est là où le gouvernement veut faire des investissements. Nous avons identifié une liste de 1 200 suppositions tarifaires et pour lesquelles nous avons demandé le rétablissement du droit de douanes ou en tout cas, le gel du démantèlement jusqu'à 2017 et pour que durant la même année on reprend le démantèlement et que définitivement, il n'interviendra qu'en 2020. Cela va permettre aux entreprises, durant ces cinq années, de pouvoir développer leurs investissements tout en protégeant les importations". Dans ce sens, le ministre dira qu'on est à la veille d'un accord. Les négociations récentes qui se sont déroulées à Bruxelles ont bien avancé sur cette question, déclare-t-il encore. Partenariat algéro-français Parlant de ce dossier, le ministre rappelle que c'est un partenariat traditionnel et qu'il y a beaucoup de relations commerciales entre les deux pays. "Lorsque l'on fait le bilan, les entreprises françaises viennent en tête. Mais, depuis quelques années on a ressenti, comme pour l'ensemble des investisseurs étrangers, cette tendance qui a fait que l'investisseur étranger a préféré beaucoup plus exporter les marchandises que de faire des investissements. A ce sujet, les deux gouvernements, algérien et français, ont décidé de mettre une formule pour encourager la coopération". Il explique que la partie française a bien compris que l'Algérie veut faire un partenariat gagnant-gagnant, soit des investissements et non du commerce. "Une feuille de route a été fixée, notamment pour débloquer un certain nombre de dossiers (métro d'Alger-investissements dans le médicament les cimenteries, etc)". Concernant le dossier Renault, le ministre relève qu'il est très intéressant, s'il venait à aboutir. "Le projet tel que nous le concevons va créer 8 000 emplois directs et donner de l'activité à 400 PME. L'Algérie est un marché important et l'industrie automobile crée beaucoup d'activités. Nous avons bien avancé dans les négociations, mais nous ne sommes pas encore arrivés à un accord. Nous avons proposé à la partie française de faire un projet ensemble. Nous souhaitons créer une société qui vend et fait le service après-vente. A force de l'avancement des négociations, nous somme arrivés à faire une usine de fabrication et non pas de montage et dans le cadre de la fabrication, nous espérons arriver à des taux d'intégration qui dépassent 50 % et nous souhaitons même produire des moteurs en Algérie, mais ce n'est pas encore acquis". Par contre, il affirme que pratiquement toute la carrosserie sera réalisée en Algérie ainsi que la réalisation d'une grande partie des intrants.