Photo : M. Hacène Par Bahia Aliouche Cinq consortiums à l'exportation seront mis en place entre 2011 et 2012, et ce, dans le cadre de la modernisation et la diversification du secteur agroalimentaire arrêté par le ministère de l'Industrie en collaboration avec l'Onudi. C'est ce qu'a annoncé hier à Alger, M. Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Intervenant aux assises nationales du commerce, M. Benmeradi a expliqué que l'objectif de ce projet «est de permettre aux entreprises exportatrices de la filière agroalimentaire d'accéder aux marchés extérieurs». Ces consortiums d'exportation, qui devraient s'élargir progressivement aux autres secteurs, sont, selon le ministre, «le seul moyen d'aborder les grands regroupements d'entreprises en international». M. Benmeradi a regretté le fait que les exportations hors hydrocarbures soient toujours aussi faibles et peu diversifiées avec seulement 2,86% du volume global des exportations. «Malgré les efforts consentis par l'Etat depuis plus d'une décennie et les facilitations mises en place pour encourager l'exportation, nous constatons qu'il y a de moins en moins d'entreprises qui s'intéressent aujourd'hui à l'exportation, leur nombre est passé de 280 entreprises algériennes exportatrices dans les années 80, à seulement 40 en 2010», a-t-il encore regretté. De ce fait, les entreprises nationales sont, selon M. Benmeradi, tenues de se battre sur leur propre marché local pour pérenniser leurs activités et éviter à l'économie nationale de rester dominée par les importations. Pour y parvenir, l'intégration dans le processus de certification en tant qu'élément de développement des capacités à la compétitivité est plus que nécessaire, souligne le ministre avant de rappeler que l'Etat a revu à la hausse son aide financière à la certification en la portant de 50 à 80% de la rémunération exigée par les organismes de normalisation, le reste étant pris en charge par l'entreprise candidate à la certification. L'Etat, poursuit le ministre, a, également, consenti des efforts pour soutenir financièrement les PME, garantir leurs crédits bancaires et alléger leurs charges fiscales et parafiscales. «Plus de 40 PME sur un total de 600 entreprises présélectionnées à l'échelle nationale ont été retenues pour bénéficier d'un accompagnement technique, durant deux ans, et ce, au titre du Programme de renforcement des capacités exportatrices des PME algériennes (Optimexport)», a précisé M. Benmeradi. Et d'ajouter : «Dix ports commerciaux connaîtront, cette année, la réalisation de ports secs.» Les ports algériens, précise-t-il, sont le point de transit de 127 millions de tonnes de produits divers en accueillant 10 000 navires par an, d'où l'importance de ces installations qui contribueront à décongestionner les points de passage frontaliers et la réduction des retards dans les ports, ce qui induira, selon M. Benmeradi, «une baisse des coûts de transactions pour les exportateurs». Le ministre a, aussi, mis l'accent sur le rôle de la concurrence dans la réalisation efficiente de l'économie nationale. Il a, dans ce sens, émis le souhait de réactiver le Conseil national de la concurrence, et ce, en vue de la consolidation des règles de l'économie de marché et de l'intégration de l'Algérie dans les espaces économiques régionaux et mondiaux De ce fait, afin d'adapter les règles de la concurrence au rythme de l'évolution économique, il est primordial, selon M. Benmeradi, de renforcer les capacités du Conseil et ses compétences en tant que principal régulateur du marché. Enfin, «l'Algérie, dont l'économie est depuis longtemps mono-exportatrice, est condamnée à diversifier ses exportations et à promouvoir les segments hors hydrocarbures», conclut le ministre, tout en espérant que ces assises du commerce sortiront avec une feuille de route permettant à l'Algérie de s'intégrer dans la nouvelle dynamique de compétitivité exigée par la mondialisation et la nécessité de diligenter la réhabilitation de l'économie nationale à cet égard. Il faut noter que dans le cadre de la tenue des premières assises sur le commerce, quatre ateliers ont été programmés, hier, traitant différents thèmes, entre autres l'encadrement du commerce extérieur. Cet atelier a permis d'évaluer les actions réalisées dans ce cadre et d'identifier les contraintes empêchant la promotion des exportations. B. A. «Une éventuelle conclusion d'un accord avec Renault avant fin 2011» Un accord pourrait être conclu avec le constructeur automobile français Renault, et ce, avant la fin de l'année en cours, a indiqué, hier, à Alger, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi. Et de préciser que les négociations avec ce constructeur se poursuivent. Elles tournent autour du volet commercial du projet, le volet technique étant complètement réglé, explique-t-il à des journalistes en marge des travaux des assises nationales du commerce, avant de préciser qu'il restait encore «deux ou trois réunions» avec ce constructeur français. «Si nous parvenons à un accord avant la fin de l'année, nous espérons avoir la première voiture fabriquée en Algérie en 2015», dira le ministre. Interrogé sur la part qui sera allouée à l'exportation dans le projet, il a indiqué : «Avec Renault, nous nous sommes mis d'accord sur 10% des voitures fabriquées qui iront à l'exportation, notamment vers l'Afrique et l'Europe de l'Est». Evoquant les négociations avec d'autres constructeurs automobiles, le ministre a avancé qu'une délégation de son ministère «vient de rentrer d'Allemagne après avoir visité le cite de production de Volkswagen». «Si Renault veut faire un partenariat en Algérie, Volkswagen préfère investir seul alors que les Coréens optent plutôt pour le montage», a-t-il précisé avant d'ajouter : «Nous sommes en train d'étudier toutes les propositions.» Pour M. Benmeradi, l'Algérie est un marché qui absorbe 300.000 nouvelles voitures par an et peut, par conséquent, «s'engager dans deux ou trois projets à la fois». B. A. Conseil national de la concurrence : les textes de loi, fin juillet 2011 Le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, a annoncé, hier à Alger, que la promulgation du texte de loi régissant l'installation d'un Conseil national de la concurrence est prévue fin juillet prochain, et émis le voeu de voir l'installation de cette instance avant la fin de l'année en cours.