En application de la loi 06-04 du 20 février 2006 additive à l'ordonnance 95-07 du 25 janvier 1995, imposant aux compagnies d'assurance un délai de cinq ans, prorogé au 30 juin dernier, pour séparer les assurances ''dommages'' et celles ''de personnes'', trois sociétés seulement ont été autorisées sur le marché national à souscrire et à commercialiser des produits des ''assurances de personnes'', a annoncé, jeudi dernier, lors d'une conférence de presse, M. Amara Latrous, président de l'Union des sociétés d'assurances et de réassurance. Les sociétés dont il s'agit sont Taamine Life Algérie, filiale de la CAAT ; CAARAMA Assurance SPA, filiale de la CAAR et la Société de prévoyance et de santé (SAPS), issue d'un partenariat entre la SAA et la compagnie française Macif. La réglementation en vigueur exige un milliard de dinars comme capital social pour la création d'une société d'assurances de personnes et deux milliards de dinars pour la société d'assurances de dommages. Le capital social de la SAPS est de 2 milliards de dinars, détenu à 41% par la Macif , alors que les 59% de la partie algérienne sont répartis à raison de 34% pour la SAA , 10% pour la Banque de l'agriculture et de développement rural (BADR) et 15% pour la banque de développement local (BDL), a ajouté M. Latrous. Seconde filiale d'assurances de personnes, "TALA'' (Taamine Life Assurance) a été mise en place par la Compagnie algérienne d'assurances transports (CAAT). Selon son P-DG, M. Abdelkrim Djaâfri, qui n'a pas révélé son capital social, TALA est opérationnelle depuis le mois d'avril dernier. Se sont donc les seules trois sociétés autorisées officiellement par le ministère des Finances à activer dans cette branche, en attendant la création d'autres filiales par les autres compagnies d'assurances. Les trois sociétés agréées qui se joignent à Cardif El Djazair, filiale du Français BNP Paribas assurance, viennent enrichir le marché des assurances de personnes en Algérie, encore à la traîne, représentant à peine 10% du marché contre 60% dans les pays développés. Ce marché sera d'ailleurs renforcé prochainement par une cinquième société Macir-Vie, filiale de la CIAR , qui vient d'obtenir son agrément, selon M. Latrous. Seulement, et toujours selon M. Latrous, les trois sociétés agréées qui ne disposent pas encore d'un réseau de vente, sont en mesure avec les 500 agences de leurs compagnies mères à assurer la commercialisation de ces produits à travers tout le territoire national. Par ailleurs, il est utile de préciser qu'à partir du 30 juin dernier le ministère des Finances a interdit, aux sociétés n'ayant pas réussi à créer leurs filiales assurance vie, à souscrire ou à commercialiser des produits de ce nouveau segment. Ce qui a été bien ressenti par certains clients, notamment ceux voulant souscrire ou acheter des produits d'assurance voyage, auprès des compagnies, qui n'ont pas encore appliqué ce nouveau dispositif. D'autre part, il est important de savoir que la commercialisation, via les agences directes des compagnies mères, se fera pour une période transitoire allant jusqu'au 31 décembre 2012, dans l'attente de la constitution de leur réseau de distribution, comme l'a si bien expliqué M. Latrous. Il est évident que ces sociétés peuvent bien recourir au réseau des intermédiaires des assurances et celui des banques et établissements financiers. Enfin, il est nécessaire de savoir également, que ce secteur des assurances est vraiment prometteur dans la mesure où, selon les estimations des experts et spécialistes, une fois développé, ce secteur pourrait peser 4 à 5 milliards de dollars, comme l'a d'ailleurs si bien indiqué le secrétaire du Conseil national des assurances, M. Abdelhakim Benbouabdallah. D'ailleurs, ce secteur est pour les professionnels devenu une niche extrêmement rentable. Depuis l'entrée en vigueur effective le 1er juillet dernier de la loi 04-06 du 20 février 2006 additive à l'ordonnance 95-07 du 25 janvier 1995, qui fait obligation à toutes les compagnies d'assurances de séparer l'activité des assurances de personnes de celles des dommages, plusieurs assureurs publics ont créé des filiales spécialisées dans cette filière, peu utilisée jusque là en Algérie. La mise en conformité des compagnies d'assurances nationales, notamment celles du secteur public, a en fait ouvert de nouveaux horizons pour les assureurs algériens, qui commencent à se frotter à la concurrence internationale sur ce segment avec l'arrivée de grands groupes européens et mondiaux, notamment le géant français ''AXA''. Avec un capital social de 3 milliards de dinars détenu à hauteur de 49% par le groupe français, 36% par le FNI-BAD et 15% par la BEA , la nouvelle compagnie d'assurances (AXA Assurances Algérie) compte se lancer sur le marché algérien des assurances, notamment dans la branche ''dommages'' avec 2 milli ards de dinars et 1 milliard pour l'assurance vie. L'entrée en vigueur, à partir du 1er juillet dernier, après un nouveau délai de trois mois accordé par le ministère des Finances, de la nouvelle loi sur les assurances a en fait ouvert de nouvelles perspectives pour le développement et l'expansion du secteur, selon des professionnels.