Eduquer, sensibiliser et apprendre au diabétique à bien se prendre en charge, ont constitué l'essentiel des axes débattus lors de la table ronde organisée dimanche à Constantine à l'initiative de l'association des diabétiques Joussour. Cette rencontre, qui s'est déroulée au foyer des ateliers de la Société nationale des transports ferroviaires de Sidi Mabrouk, a permis au professeur Mostefa Azzedine Belhadj, maître-assistant à la faculté des sciences médicales, spécialiste en médecine interne, d'expliquer aux personnes atteintes de cette maladie chronique les méthodes à même de contribuer à l'amélioration du quotidien du patient et amoindrir, voire réduire à néant, l'impact psychologique qui a une influence négative sur sa santé et son comportement au sein de la société. A ce propos, le diabétologue a notamment invité les pouvoirs publics à proscrire carrément le concept qu'il qualifie d'erroné de "régime alimentaire" spécifique au diabétique, et de le remplacer par le terme de "règle de vie" qui peut, selon lui, s'appliquer même aux non diabétiques. Dans ce contexte, le professeur Belhadj devait préciser que le diabétique n'est pas assujetti à suivre une alimentation donnée mais peut également "manger ou boire tout ce qu'il veut", pour peu qu'il sache équilibrer sa nourriture et éviter les complications alimentaires souvent dues à un déséquilibre nutritionnel en matière de dosage de vitamines induites par une mauvaise répartition de l'absorption des aliments à base de glucides, de protides ou de lipides. "Promouvoir l'éducation du diabète est un devoir de tout un chacun, et il incombe aux pouvoirs publics d'assurer son enseignement à plein temps", a souligné le même cadre universitaire qui a proposé, à ce sujet, l'élaboration d'une stratégie sanitaire de proximité et d'approche basée sur le "contact direct avec les malades" dont le nombre ne cesse d'augmenter dans le monde. Dans cet ordre d'idées, le professeur Belhadj devait également préciser qu'une "prévalence de 8,8 pour cent de la population algérienne, dont l'âge est supérieur à 18 ans, est atteinte de diabète, ce qui nécessite, dira-t-il, l'instauration impérative d'une politique nationale réelle pour la prise en charge efficace de cette pathologie qui devient un véritable problème de santé publique". Cette maladie est, en outre, souvent sujette à des complications neurovasculaires assez graves qui sont notamment favorisées par différents facteurs pathogènes d'ordre alimentaire, héréditaire ou psychique comme le stress, la sédentarité, la qualité de la nourriture et le mode de nutrition. "Le traitement médical, l'éducation, l'effort physique, la sensibilisation, l'équilibre alimentaire et l'apprentissage de notions de base de l'auto-prise en charge au profit du patient demeurent les meilleurs remèdes pour venir à bout de cette pathologie et éviter ses complications parfois fatales ou causant la cécité ou l'amputation d'un membre", a conclu le professeur Belhadj.