La mercuriale des viandes rouges a connu une hausse substantielle toute prévisible et ce en l'espace de trois jours. Une virée, hier, dans les grands marchés de référence, à savoir celui de Djelfa et celui de Hassi Bahbah, renseigne sur cette flambée. Sur les étals, l'agneau était cédé à 800 DA/kg, la brebis de 650 DA/kg. Des prix jugés prohibitifs dans la capitale de l'ovin avec quelque 3 millions de têtes. Les prix des viandes blanches (poulet et dinde) ont bondi respectivement à 350 et 750 DA. La raison du yoyo des prix est imputable à " la volatilité " des aliments et fourrages qui représentent pas moins de 73% des prix de revient du mouton ", explique un éleveur. Concernant le poulet, en été, faute de moyens permettent de lutter contre la chaleur tels les systèmes de climatisation et ventilation modernes des bâtiments d'élevage, la majorité des petits éleveurs cesse l'activité. L'offre se rétrécit pendant que la demande grimpe sous la pression du Ramadhan. Les prix des fruits et légumes se sont également envolés. En effet, presque tous ces produits ont doublé inexplicablement. La pomme de terre est cotée à 50 DA/kg, carottes et tomates sont vendues respectivement à 70 et 80 DA, les courgettes à 75 DA, les haricots verts à 110 DA, les betteraves à 45 DA, l'oignon à 38 DA, le poivron à 130 DA. Pourtant la production des fruits et légumes de saison était bien approvisionné et les citoyens s'attendaient à une stabilité des prix au cours du mois de Ramadhan, caractérisé par les pics de consommation. Mais l'envolée des prix a gagné les produits agricoles frais et les viandes. Dans l'allée des fruits, les pommes sont à 100 DA le kg, le raisin à 130 DA, la pastèque à 42 DA, le melon à 80 DA/kg. Dans les villages isolés de Djelfa, les populations souffrent du manque de produits alimentaires qui ne sont pas produits localement. C'est le cas notamment, de la pomme de terre, de l'oignon, des tomates proposés à des prix qui dépassent tout entendement. Ils n'ont pas également la possibilité de consommer les fruits de saison produits dans la région. L'éloignement, le manque de transporteurs et de distributeurs en sont les causes principales. Pour les produits laitiers, notre interlocuteur fera remarquer " on ne consomme que le lait de vache ou de chèvre, qui sert également à produire notre fromage ". Un mois de Ramadhan particulièrement dans les deux sens du terme. " A ce train, les Algériens de modeste condition seront tous candidats au couffin de Ramadhan", comme nous l'a confié, la mine catastrophée, une vieille ménagère.