Devenir son propre patron, créer son entreprise, une idée de plus en plus répandue chez les femmes à Médéa. En moyenne, depuis ces cinq dernières année, ce sont pas moins de 273 microentreprises créées par des femmes soit 32% des PME. Des femmes artisanes ayant manifesté de l'ambition et une volonté farouche à relever le défi pour se frayer un chemin dans le processus de développement de la région, à travers un espace devant regrouper un savoir-faire et la préservation d'un legs luxuriant. Les activités de ces microentreprises, ont donné lieu au modelage, tissage, travail de tissu, objets de décoration, ustensiles à usage domestique, céramique, poterie, de haute valeur patrimoniale. S'il était rare, il y a quelques années à Médéa, de rencontrer ne serait-ce qu'une simple vendeuse dans une boutique, il est devenu commun, aujourd'hui, de voir des communes et des entreprises dirigées par des femmes. Toutefois, vu les considérations sociales et difficultés de s'imposer dans le domaine des affaires, les femmes chefs d'entreprise ou gérantes font leur bonhomme de chemin. L'exemple de Karima Besseri, l'une des plus grandes couturières du pays, révèle un éventail d'activités qui a bourgeonné dans les Maisons de l'artisanat, notamment à Aïn Dheb où la couture, la broderie, le travail du cuir, en sus de la poterie, l'art culinaire et autres filons constituent une sphère économique féminine dans une région qui regorge de matériaux encore inexploités comme le kohol, le marbre et la pierre taillée. Le coup de pousse des pouvoirs publics (pour facilitation des montages financiers de PME), ont suscité l'engouement des femmes porteuses de projets, qui assurent la formation aux jeunes filles (nous avons même rencontré des universitaires) une étape d'acquisition du métier, avant le montage de leur propre micro-activité. "Nous tablons sur l'écoulement des produits fabriqués, pour que la matière première soit disponible en plus du manque de publicité ". C'est là une doléance collective majeure des femmes chefs d'entreprise à Médéa, Berrouaghia, Ksar El-Boukhari, Tablat qui font face à bon nombre de difficultés et autres épines comme la concurrence des produits artisanaux importés et le degré zéro du tourisme à Médéa.