Confrontés à une dette énorme, l'Italie comme l'Espagne doivent accepter des taux d'intérêts en forte augmentation pour voir leurs émissions obligataires trouver preneurs. L'Italie vient de placer, pour cette dernière semaine de juillet, 7,5 milliards d'euros d'obligations à court terme (6 mois) rémunérées à 2,269%. Ce taux n'était que de 1,988% lors du dernier placement. Le Trésor italien a également levé 1,5 milliards d'euros de titres à deux ans avec des taux de 4,038% (3,219%, lors de la précédente émission). Même symptômes, même punition en Espagne qui vient de lever 2,885 milliards d'euros à court terme, selon les analystes de la finance internationale. Les taux passent ici, poursuivent-ils, de 1,776 à 2,519%. La situation de Chypre apparaît encore plus critique. Très dépendante de l'économie grecque, l'île plonge depuis plusieurs mois dans une spirale inquiétante. L'agence de notation Moody's a abaissé de deux crans sa note le 27 juillet 2011, la faisant passer de A2 à Baa1, avec une perspective négative. La prochaine étape pourrait donc être son classement en catégorie "spéculative". Ainsi ils estiment que " le plan de réduction de la dette mis en place par le gouvernement chypriote n'a pas convaincu, même si la dette n'atteint pas les sommets de la Grèce (127%), de l'Italie (119%) ou de la France (81%). Il dépasse tout de même 60% de son PIB avec comme facteur aggravant un déficit budgétaire de 5,3% qui n'incite pas à l'optimisme ". Cerise sur le gâteau, la centrale électrique qui fournit plus de la moitié de l'électricité chypriote n'a été détruite pas une explosion accidentelle en juillet 2011. Or les entreprises ont besoin d'électricité pour produire. L'accord européen sur la Grèce obtenu aux forceps en mi juillet n'a donc réussi que partiellement à faire retomber la pression sur les pays fortement endettés de la zone euro, soutiennent-ils dans leurs analystes répercutées sur un réseau spécialisé en économie méditerranéenne. Il faut dire que les " ardoises " ont de quoi inquiéter. Un ménage est considéré comme surendetté au dessus de 33% ! De plus, le plan grec adopté par les européens de la zone euro va alourdir, prévoient-ils, de plusieurs milliards d'euros la dette de chacun. Que se passera-t-il si un second pays a besoin d'un plan comparable ? L'Italie, La France, l'Espagne ont tout juste la tête hors de l'eau. " Plomber " un peu plus encore leurs dettes ne risque-t-il pas de les faire couler ? Avec les répercussions de la dette américaine sur les économies européennes, la fragilisation de la monnaie du vieux continent risque encore de faire d'autres dégâts financiers dans notamment les pays qui viennent rejoindre l'Union européenne. Alors plus de mondialisation ou retour sur le repli sur soi comme moyens de défense.