Wall Street a enregistré, avant-hier, sa troisième séance consécutive de hausse, reprenant pied après plusieurs semaines de volatilité à la faveur d'un optimisme concernant un début de résolution de la crise de la dette de la zone euro et de l'acquisition de Motorola Mobility par Google. L'indice Dow Jones des 30 industrielles a gagné 1,90%, soit 213,88 points, à 11.482,90 points. Le S&P-500, plus large, a pris 25,68 points, soit 2,18%, à 1.204,49 points. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 47,22 points (+1,88%) à 2.555,20 points. Depuis le plus haut de l'année atteint en avril 2009, le S&P 500 accuse encore une baisse de quelque 12%. "Le marché est devenu ce que les analystes techniques appellent survendu depuis environ une semaine et nous constatons un rebond à partir de ces niveaux", a déclaré Kevin Caron, analyste chez Stifel, Nicolaus & Co. La progression du jour s'est toutefois fait dans des volumes inférieurs à ceux observés en moyenne la semaine dernière. Le titre du fabricant de téléphones portables Motorola Mobility a bondi de 55,82% à 38,13 dollars après que Google a annoncé une offre de rachat à 40 dollars l'action, valorisant l'entreprise à 12,5 milliards de dollars (8,7 milliards d'euros). Google, dont c'est la plus grosse acquisition jamais réalisée, s'est taillé une part de choix sur le marché des smartphones avec son système d'exploitation Android, qui équipe près de 50% des combinés multimédias à travers le monde. Mais le groupe pâtit d'un déficit de propriété intellectuelle dans la téléphonie sans fil pour faire face à l'iPhone d'Apple. L'action Google a cédé 1,16% à 557,23 dollars. Toujours dans le domaine des fusions-acquisitions, Bank of America a pris 7,93% à 7,76 dollars après avoir annoncé la cession de ses activités dans les cartes de crédit au Canada et un désengagement similaire dans le reste du monde. Le secteur financier a affiché l'une des meilleures performances sectorielles, avec un gain de 3,24%. Time Warner Cable a de son côté annoncé le rachat de l'opérateur câblé Insight Communications au fonds Carlyle pour trois milliards de dollars en numéraire. Le titre du groupe de médias a terminé en baisse de 0,75%. Ces opérations ont quelque peu éclipsé l'annonce d'une contraction de l'activité manufacturière en août dans la région de New York pour le troisième mois consécutif, l'indice Empire State ressortant à -7,72 après -3,76 en juillet.Ce qui a également soutenu la cote, ce sont les anticipations de retombées positives pour la crise d'une réunion prévu mardi entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Mais Berlin comme Paris ont exclu, avant-hier, que la question de la création éventuelle d'obligations émises en commun par les pays de la zone euro (Eurobonds) soit évoquée lors de cette troisième entrevue entre le président français et la chancelière allemande en l'espace de deux mois.