Les marchés de fruits et légumes de la wilaya de Bordj Bou Arréridj sont inondés, ces derniers jours, de produits agricoles. Cette abondance est due essentiellement à cette région des Bibans très fertile grâce à son arrosage émanant des sources alimentées directement des montages affirme-t-on, à la direction des services agricoles de la wilaya. Selon la DSA , le soutien et l'aide de l'Etat à la production agricole ont permis aux producteurs d'étendre leurs parcelles qui se trouvent en contrebas des montagnes du nord de la wilaya, en l'occurrence Djaâfra et Zemmourah, ou celles du sud-est, à savoir les monts de la daïra de Bordj Ghedir et d'El Hammadia. Le forage des puits dans cette région a beaucoup contribué à cette richesse. Les cultures maraîchères sont notamment très répandues dans les localités de Boulhaf, dans la commune de Sidi Embarek, de Teguelait (Bordj Ghedir), de l'Oued Lakhdar (El Hammadia) et de Medjana. Les consommateurs, qui se réjouissent du fait que tous les fruits et légumes sont produits abondamment, déplorent toutefois l'augmentation de leurs prix qui va crescendo, à l'exemple du melon, de la pastèque, de la tomate dite de montagne, du poivron, du piment de Boulhaf, de la citrouille d'Ouled Lakhdar, ainsi que de la pomme et de la poire de Sidi Embarek. Toutes les exploitations appartiennent à des producteurs privés qui, de génération en génération utilisent les canons traditionnels même si le machinisme a été introduit par certains producteurs, notamment pour l'irrigation, donnant ainsi lieu à un savoir-faire ancestral parfaitement conservé, à l'inverse des autres localités de la wilaya. Le savoir-faire manuel reste malgré tout de rigueur, comme pour le désherbage, le ramassage des pierres dans les parcelles de culture ou encore le bouturage des arbres fruitiers, en particulier les figuiers, les pommiers et les poiriers, a souligné, notamment Ameur Benziouche, producteur de fruits et légumes dans la commune de Sidi Embarek. Aujourd'hui, toute cette production, qualifiée de "bio" est écoulée sur les marchés de la wilaya de Bordj Bou Arréridj par les producteurs eux-mêmes, à des prix que les consommateurs continuent, cependant, de juger excessifs. A titre d'exemple, le melon de Boulhaf,très réputé pour sa saveur, est écoule à 80 dinars le kg alors que celui provenant des autres régions du pays est vendu à 50 dinars. " C'est vrai que les prix sont élevés par rapport aux fruits et légumes des autres régions, mais la main- d'oeuvre pour la semence ou la cueillette est lourdement rémunérée de nos jours ", rétorquent des producteurs qui revendiquent, par ailleurs, un label pour leurs produits, notamment ceux de Boulhaf et de Teguelait. Toutes les démarches entreprises auprès de plusieurs organismes, principalement l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) et la Chambre de l'Agriculture, pour disposer d'un label reconnu, sont demeurées vaines, soutiennent des producteurs maraîchers qui considèrent que ce label "améliorerait considérablement les conditions de commercialisation de leurs produits et finirait par infléchir la tendance en matière des prix". Selon les responsables de la Direction des services agricoles, les producteurs des fruits et légumes sont "libres de vendre où ils veulent", et que leur organisation dépend surtout de L'UNPA et de la Chambre de l'Agriculture. Selon la DSA , le soutien financier accordé, ces dix dernières années aux agricultures, a atteint la somme de 6 milliards de dinars, avant d'être portée à 9 autres milliards de DA au titre du programme quinquennal 2010-2014. " Un label ne se décerne pas, mais s'arrache ", considère, pour sa part, un cadre du secteur pour qui une trade-mark" reconnue, c'est "la qualité du produit, mais aussi sa bonne conservation, son emballage et plusieurs autres facteurs dont le marketing". Une bonne organisation de la filière, avec l'aide des organisations professionnelles concernées, est une des conditions principales pour conférer un label à un produit donné, estime ce même cadre, qui reconnaît que les produits maraîchers "bio" de la région des Bibans "sont très prisés sur les marchés internationaux".