L'euro perdait du terrain face au dollar, hier, évoluant à des niveaux plus vus depuis deux mois, toujours plombé par la Banque centrale européenne (BCE), qui s'était montrée la veille plus pessimiste qu'auparavant pour la croissance en zone euro. La monnaie unique européenne valait 1,3860 dollar contre 1,3880 dollar la veille. L'euro est tombé à 1,3836 dollars vers, un plus bas depuis le 11 juillet. L'euro baissait face au yen à 107,49 yens contre 107,60 yens la veille. Le dollar était stable face à la monnaie nippone à 77,55 yens contre 77,52 yens la veille. Le franc suisse se stabilisait face à la monnaie unique à 1,2147 franc pour un euro, et reculait face au billet vert à 0,8764 franc pour un dollar. La livre britannique progressait face à l'euro à 86,78 pence, comme face au billet vert à 1,5975 dollar. L'once d'or valait 1879,68 dollars contre 1827 dollars la veille. Avant-hier, après avoir maintenu son taux d'intérêt directeur à 1,50%, la BCE a révisé à la baisse ses prévisions de croissance en zone euro pour 2011 et 2012, et son président Jean-Claude Trichet a souligné un "énorme degré d'incertitude" qui pèse actuellement sur l'économie mondiale, et notamment sur la zone euro. Ainsi, "certains opérateurs devraient continuer à remettre en question le fait que la BCE prend vraiment en compte la crise de la dette dans les pays périphériques (de la zone euro) dans ces décisions de politique monétaire", notaient les analystes de Commerzbank. En effet, la crise de la dette des pays les plus fragiles de la zone euro reste au cœur des inquiétudes du marché. "L'aggravation de la situation en Grèce provoque un autre point de pression sur l'euro", observait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. "Le marché s'attend désormais à un défaut de paiement considérable de la Grèce dont l'économie continue de se contracter de façon inquiétante", expliquait-il. Par ailleurs, "le couple euro-dollar s'est trouvé sous pression alors que (le président de la Réserve fédérale américaine, Fed) Ben Bernanke a déçu (avant-hier,r,) certains cambistes qui attendaient l'annonce de nouvelles mesures de soutien" à une économie américaine dont la reprise chancelle, notait également Commerzbank. De telles mesures pourraient toujours être annoncées à l'issue de la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed, prévue exceptionnellement sur deux jours, les 20 et 21 septembre. De telles mesures se traduisent habituellement par des injections de capitaux dans l'économie qui ont pour effet de diluer la valeur du billet vert et de le rendre moins attractif pour les cambistes. M. Bernanke a tout de même indiqué que la banque centrale reste prête à intensifier encore un peu plus son soutien monétaire à la reprise de l'économie américaine. Les cambistes restaient fébriles avant la réunion des grands argentiers des sept pays les plus industrialisés, hier et aujourd'hui, à Marseille, dans le sud de la France, avec comme objectif de trouver une réponse convaincante à la crise. Les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G7 (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni) doivent "tirer les leçons" des "soubresauts de l'été", selon la présidence française du G7.