Un séminaire destiné à la mise en place de cellules chargées de la gestion et de l'évaluation des coûts de production des filières agricoles, s'est ouvert dimanche matin à Jijel. Des représentants des chambres de l'agriculture de quatre wilayas à fort potentiel agricole, à savoir Jijel, Biskra, Bouira et Mostaganem, ont été sélectionnées pour exporter leurs produits agricoles vers les marchés extérieurs. Ce séminaire, initiative du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, dont les travaux se sont ouverts au centre de formation des agents techniques des forêts de Kissir (ouest de Jijel), permettra aux représentants des chambres agricoles de Jijel, Bouira, Biskra et de Mostaganem de s'initier aux techniques modernes de gestion et d'évaluation des facteurs de production dans la perspective d'exporter certains produits agricoles sur les marchés étrangers. Ce stage, qui regroupera jusqu'au 6 juin une douzaine de participants, dont quatre femmes, est animé par un formateur français, M. Gibert Segonds, consultant et expert en gestion agricole auprès de l'Union européenne (UE). La séance inaugurale a été marquée par la présence du représentant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Bouzidi, du chef du projet, M. Saïd Zitoune, du directeur de wilaya des services agricoles et du secrétaire général de la chambre de l'agriculture de Jijel. Le choix de Jijel pour abriter cette rencontre est "dicté par le fait que cette wilaya présente de grandes potentialités pour s'imposer en matière d'exportation de produits agricoles, notamment maraîchers", a indiqué le représentant du ministère de l'Agriculture. Les autres wilayas représentées à cette rencontre ont été sélectionnées en raison de leurs potentiels respectifs qui sont la datte de qualité, l'huile d'olive et les cultures de primeurs (produits maraîchers). La wilaya de Jijel, qui dispose de plus de cinq cents hectares de serres et d'importantes ressources animales et végétales, approvisionne déjà une bonne partie de l'est du pays en certains produits maraîchers, ont indiqué les responsables locaux de l'agriculture. Toutefois, pour aboutir à placer sur les marchés extérieurs les produits "potentiellement exportables" une mise à niveau préalable est nécessaire, en relation avec la "qualité du produit, les normes, la compétitivité, les variétés, l'itinéraire, la traçabilité, le mode production biologique et autres", a encore précisé M. Bouzidi, situant dans ce contexte le rôle que doivent jouer les chambres d'agriculture "pour contribuer à favoriser les exportations hors-hydrocarbures". Des rencontres similaires, plus poussées et approfondies, se dérouleront dans les wilayas concernées par ce programme de formation de professionnels dans le conseil en gestion agricole de haut niveau. "Il faut être compétitif pour pouvoir affronter les marchés extérieurs", a notamment souligné le représentant du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Le secrétaire général de la chambre agricole de Jijel, Yacine Zedam, qui a mis en exergue l'importance de cette formation de haut niveau a, de son cöté, estimé qu'il faudra également "réfléchir à diminuer les coûts de production au niveau des exploitations agricoles". Ce projet, financé par l'Union européenne avec la collaboration du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, est une "première" expérience dans la vie des chambres agricoles algériennes qui ont une quinzaine d'années d'existence sur le terrain.