Les Bourses européennes ont clôturé en forte baisse, avant-hier, les valeurs bancaires et les dissensions politiques en Europe ayant mis un terme à trois séances de hausse d'affilée. L'indice CAC 40 a terminé en baisse de 3,6% à 2.974,59 points. Sur la semaine, l'indice phare de la place parisienne chute de 5,52%. Parmi les autres grandes places européennes, Londres a perdu 2,35%, Francfort 4,04% et Milan 4,93%. L'indice EuroStoxx 50 chute de 4,15%, portant à 6,62% son recul hebdomadaire. "Il y a eu plusieurs rumeurs qui ont pesé sur le marché", commente Andréa Tueni, analyste marchés chez Saxo Banque évoquant en premier lieu la démission du chef économiste de la BCE Jürgen Starck. Des sources ont indiqué à Reuters que le départ de Jürgen Stark, membre du directoire et chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), était motivé par un désaccord avec la politique de rachat d'obligations d'Etat. Ce départ, confirmé par la BCE, qui a mis en avant des "raisons personnelles", illustre les difficultés des dirigeants européens à s'entendre pour résoudre la crise de la dette, soulignent les analystes. "On a également évoqué des propos de Geithner selon lesquels il n'y aurait pas d'action coordonnée du G7 ce week-end, et enfin une autre rumeur évoquant un défaut sur la dette grecque dès ce week-end", ajoute Andréa Tueni prévenant que tant qu'il n'y aura pas de consensus sur les dettes souveraines et les banques, le marché s'expose à un choc majeur avec une chute encore plus prononcée. DES BANQUES PAS SUFFISAMMENT PREPAREES Autre illustration des dissensions européennes, la Grande-Bretagne ne participera pas à une taxe sur les transactions financières de la zone euro alors que les ministres des Finances français et allemand avaient auparavant insisté pour la l'instauration d'une telle taxe. L'incapacité des dirigeants européens à s'entendre accroît particulièrement la nervosité des investisseurs, l'indice de volatilité implicite de l'EuroStoxx 50 ayant bondi de 19,61%. Du côté des valeurs, les bancaires ont été particulièrement affectées, d'autant plus que la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde a estimé que le risque d'une crise de liquidités ne devait pas être écarté et a réaffirmé que certaines banques avaient besoin de fonds propres supplémentaires. "Le secteur bancaire est malmené en raison des inquiétudes accrues sur les dettes souveraines et les banques françaises pourraient ne pas supporter un défaut de la Grèce ou en tout cas pourraient ne pas y être suffisamment préparées", indique Andréa Tueni. L'indice Stoxx des banques européennes (-5,25%) a accusé la plus forte baisse sectorielle devant l'assurance (-4,79%) et l'automobile (-4,67%), Raiffeisen Bank de 11,23% et Barclays de 9,43%. Conséquence du regain d'inquiétudes des investisseurs, les actifs les moins risqués sont plébiscités. Le rendement de l'emprunt d'Etat allemand (Bund) à 10 ans est ainsi tombé à moins de 1,74%, contre près de 1,84% la veille en clôture. L'euro se négocie à moins de 1,37 dollar, à 1,3649 dollar (-1,82%), et perd 0,72% face au franc suisse à 1,2066 franc. LES VALEURS SUIVIES A LA CLOTURE DE LA BOURSE DE PARIS Les valeurs suivies à la clôture de la Bourse de Paris où l'indice CAC 40 a chuté lourdement, avant-hier, de 3,6% à 2.974,59 points, les banques et les dissensions politiques en Europe ayant mis un terme à trois séances de hausse d'affilée de l'indice. Sur la semaine le CAC 40, dont aucune valeur n'a terminé en hausse , avant-hier,, perd 5,52%. Les Valeurs Bancaires ont été fortement pénalisées par les déclarations de Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, indiquant qu'une crise de liquidités n'était pas à écarter et que certaines banques avaient besoin de fonds propres supplémentaires. De plus, Goldman Sachs a abaissé ses objectifs de cours sur une série de valeurs bancaires, estimant que les banques européennes devront lever du capital si les gouvernements décident d'imposer des décotes ("haircuts") sur la valorisation des dettes souveraines qu'elles détiennent. SOCIETE GENERALE (-10,58% à 17,445 euros) a accusé la plus forte baisse du CAC 40, deuxième valeur bancaire la plus affectée en Europe derrière Raiffeisen Bank (-11,23%). La valeur flirte désormais avec ses plus bas niveaux de 2009, et pourrait tomber à son plus bas niveau depuis fin octobre 1995 si elle passe en dessous de 17,2878 euros. CREDIT AGRICOLE (-7,77% à 5,403 euros) est tombé en séance à son plus bas niveau historique à 5,353 euros. NATIXIS (-7,6% à 2,406 euros), BNP PARIBAS (-7,54% à 29,80 euros) et DEXIA (-7,09% à 1,428 euro) figurent également parmi les plus fortes baisses du secteur. L'indice Stoxx des bancaires européennes (-5,25%) a signé la plus forte baisse sectorielle. Le regain d'inquiétudes du marché pour la croissance économique a une nouvelle fois pesé sur les VALEURS CYCLIQUES. ARCELORMITTAL a abandonné 7,49% à 13,025 euros, PSA 7,28% à 17 euros et LAFARGE 5,68% à 25,495 euros. L'indice Stoxx du secteur automobile a chuté de 4,67% et celui de la construction de 4,4%. ArcelorMittal France a annoncé lors d'un comité central d'entreprise à Paris, la mise à l'arrêt début octobre du deuxième haut-fourneau de son site lorrain de Florange (Moselle), a-t-on appris de source syndicale. STMICROELECTRONICS a reculé de 4,4% à 4,194 euros, affecté par le "profit warning" de son concurrent américain Texas Instrument sur ses résultats du troisième trimestre, les deux groupes étant placés sur des marchés similaires. STMICRO avait gagné 2,5% la veille. Dans le secteur, SOITEC a lâché 9,14% à 4,625 euros.