Les Bourses européennes ont fini en baisse, avant-hier, avant la conférence très attendue de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, mais elles ont réduit leurs pertes dans l'après-midi après la confirmation par Fitch du triple A des Etats-Unis et une statistique de la production industrielle américaine jugée solide.A Paris, l'indice CAC 40 a perdu 0,25% à 3.230,90 points après avoir abandonné jusqu'à 2,4% en matinée, interrompant, comme les autres grands indices, une série de trois séances de hausse d'affilée. Les marchés d'actions ont accusé de fortes baisses jusqu'en début d'après-midi, de l'ordre de 1,3% en moyenne, l'annonce d'une quasi-stagnation de la croissance allemande au deuxième trimestre attisant les craintes de rechute de l'économie mondiale qui se sont emparées des Bourses depuis quelques semaines. "Les marchés ont réagi à la production industrielle américaine ressortie en forte hausse et supérieure aux attentes, ainsi qu'à la confirmation par Fitch du triple A des Etats-Unis même si l'agence de notation l'avait déjà dit la semaine dernière", commente Yves Marçais, vendeur actions chez Global Equities. Les analystes soulignent cependant que l'attention des investisseurs est restée suspendue à la conférence prévue à Paris avec le président français et la chancelière allemande à l'issue d'une réunion destinée à examiner les solutions possibles à la crise de la dette dans la zone euro. DANS L'ATTENTE D'UNE GOUVERNANCE EUROPéENNE "Nous ne nous attendons pas à un relèvement dans l'immédiat du niveau du Fonds européen de stabilité financière (FESF) mais on attend en revanche une gouvernance capable d'orienter la politique budgétaire des différents Etats européens et de sanctionner les mauvais élèves", ajoute Yves Marçais. Parmi les autres places européennes, Francfort a perdu 0,45% et Milan, qui était fermée lundi, 0,87%. Londres a en revanche gagné 0,13%. Du côté des indices paneuropéens, l'EuroStoxx 50 a cédé 0,03% et l'EuroFirst 300 0,01%. La volatilité a encore reculé, l'indice de volatilité implicite EuroStoxx 50 se contractant de 5,71% pour tomber à son plus bas niveau depuis une semaine. Illustrant également une certaine accalmie, les volumes ont été faibles, comme la veille, au regard de leur moyenne des trois derniers mois et des pics atteints la semaine dernière. Seuls 2,7 milliards d'euros ont changé de mains à Paris, soit 87,5% de leur moyenne habituelle contre un multiple de près 2,6 mercredi et jeudi derniers. A Londres, les volumes sont tombés mardi à 78% de leur moyenne des trois derniers mois et à 85% sur l'EuroStoxx 50. L'euro est passé un temps sous 1,44 dollar - tombant à 1,4355 dollar avant de remonter à 1,4410 dollar environ à la clôture des Bourses européennes - après l'annonce d'une hausse de 0,1% du PIB allemand au deuxième trimestre, contre 0,5% attendu. "Si l'euro parvient à rester au-dessus de 1,43 dollar, il pourrait tester à nouveau les plus hauts du mois de juillet à 1,4536 dollar puis 1,4577 dollar", assure toutefois Saxo Banque dans une lettre électronique, précisant que seul un retour sous 1,4104 dollar aurait de "nouvelles implications baissières" pour la monnaie unique face au billet vert.