Par Rachida Couri La ville de Tlemcen s'apprête à fêter du 15 septembre au 17 novembre prochain, la nouba dans le cadre de " Tlemcen capitale de la culture islamique 2011 ". A cette occasion, une grande exposition "Nouba" sera mise sur point à côté d'une série d'hommages et de rencontres qui seront consacrés aux grands maîtres de la musique andalouse. Ce programme qui émane du Département Patrimoine Immatériel et Chorégraphie de la manifestation "Tlemcen, capitale de la Culturel Islamique 2011", sera un moment très privilégié car "c'est un patrimoine culture inestimable, que les grands maîtres qui se sont succédés à la tête des trois écoles de musique algériennes, ont contribué à répandre, à enseigner et à sauvegarder." a noté la chef de département Mme Zahia Benchikh dans le dossier de presse inhérent à cette manifestation d'envergure. Au menu de cette manif, des tables rondes sont prévues pour débattre du parcours des grands maîtres à l'image de Cheikh Larbi Bensari, Sid Ahmed Serri, Mohamed Tahar Fergani, cheikh Kaddour Dersouni, etc. De plus, plusieurs concerts seront organisés entre autres avec l'association cheikh Mustapha Belkhodja d'Oran, les associations de Tlemcen, concert animé par l'Association Fen El Acil (Koléa, Tipaza), un autre par les élèves du conservatoire de Constantine. C'est à Zakia Kara Terki et à Leila Benmrah que reviendra l'honneur de clôturer cette rencontre sur le patrimoine. Le patrimoine de la musique dite andalouse de l'école algérienne dans ses contenus à la fois poétique et musicaux est loin d'avoir été exploité, pour aider à mieux comprendre les différentes étapes de son évolution à travers les siècles. Donc l'héritage poético musical de l'école algérienne de musique andalouse est composé de poésie classique, de mouwashah, de zadjal des deux périodes andalouse et post andalouse. Sachez qu'il y a plusieurs noubate, la manière de les exécuter change selon qu'on soit issu de l'école de Tlemcen, de Constantine ou d'Alger. Trois écoles pour quelques noubate sauvées de l'oubli. La différence entre ces écoles est une question de ton et de rythme. Tout le reste est pareil. La nouba et ses trois écoles algériennes a fait débat durant un colloque international qui a été consacré à ce sujet, dans toujours le cadre de " Tlemcen, capitale de la culture islamique." "Quelques réflexions sur la çanâa algérienne : le paradigme de la norme et de la marge" est le titre d'une communication proposée par le professeur en anthropologie sociale et culturelle, Nadir Marouf. Selon lui, et à des moments donnés "de notre histoire, des permissivités, qui ont socialement leur secret, ont pu avoir lieu". "Ce type de ibdaâ (innovation) entre dans le cadre de la dynamique des règles du système çanâa". En n'y comprend pas grand-chose, mais bon. Pour le professeur tunisien, Mahmoud Guettat, qui a présenté une conférence sur "Les références du patrimoine musical maghrébin andalou", un grand intérêt est accordé au patrimoine musical maghrébin à travers des études qui ont tenté de le mettre en valeur. "Ces études, favorisant les aspects nostalgiques, imaginaires et d'interprétation gratuite, s'avèrent insuffisantes quand elles abordent les volets historique et artistique qu'elles considèrent d'ailleurs comme étant un héritage oriental andalou", a-t-il estimé, avant de rappeler que cette musique s'est développée dans un environnement dont les bases essentielles sont l'Islam et la langue arabe.