Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a estimé, hier que la visite du président du Nicaragua en Algérie est une " chance " de relancer le processus de coopération sud-sud qui est essentielle dans un "univers tourmenté et privé de repères, subissant de plein fouet les effets négatifs d'une globalisation génératrice de fragmentation et de marginalisation des plus démunis". "C'est dans ce cadre que nos deux pays doivent asseoir les bases d'une coopération bilatérale saine, durable et rénovée, et dans ce but, explorer toutes les possibilités qui s'offrent à nous pour sa réalisation", a ajouté le président Bouteflika. "Nous avons accompli un premier pas en ce sens en signant l'accord de création de la commission mixte algéro-nicaraguayenne qui devrait se réunir au plus tôt afin de définir les axes prioritaires de notre coopération, enrichir le cadre juridique nécessaire à la continuité de notre action et diligenter les efforts tendant à mettre en œuvre de manière exemplaire nos potentialités économiques et à répondre aux aspirations légitimes de nos deux peuplesé". "La signature du Mémorandum d'entente de coopération entre nos ministères des Affaires étrangères marque entre nous l'instauration d'une tradition heureuse de concertation et de coordination sur les questions internationales d'intérêt commun". "Ceci nous permettra d'engager un dialogue dont la nécessité devient de plus en plus évidente dans un monde en perpétuelle mutation et en rapide évolution qui pose avec acuité des défis essentiels et vitaux en termes de prospérité et de paix dans un environnement plutôt défavorable", a indiqué le chef au cours du déjeuner offert au président du Nicaragua. Le chef de l'Etat au également indiqué que "le problème du Sahara Occidental représente un facteur de blocage du processus d'édification du Maghreb qui conditionne l'avenir de toute notre région. Mais il devient de plus en plus certain que cet ensemble ne saurait être réalisé au détriment du peuple sahraoui et de ses droits légitimes et inaliénables". Le président de la République a ajouté que "la résolution 1754 adoptée le 30 avril dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui préconise des négociations sans conditions préalables entre le Maroc et le Polisario, permettra peut-être de sortir de l'immobilisme actuel. Nous espérons que ces négociations aboutiront à une solution satisfaisante respectant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui". Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, est arrivé à Alger lundi, pour une visite d'Etat. Dans une première déclaration à la presse, Ortega a mis l'accent sur "les immenses progrès" que l'Algérie a réalisés pour la restauration de la paix dans le pays. Le président du Nicaragua est également revenu longuement sur les points forts des pourparlers qu'il a eus avec le président de la République en déclarant que "les discussions avec le président Bouteflika, nous ont permis de mieux connaître la situation en Algérie et surtout les immenses progrès qui ont été réalisés pour pouvoir instaurer la paix dans ce grand pays. Au Nicaragua, nous sommes en train de vivre une ère de réconciliation et, également en Algérie, c'est l'époque de la réconciliation". Ce qui est considéré comme essentiel pour que les peuples des deux pays puissent "relever les défis économiques et sociaux". Inscrivant la relance des relations bilatérales de son pays avec l'Algérie en priorité, Ortega déplore le fait que "pendant 16 ans, l'Algérie et le Nicaragua étaient éloignés l'un de l'autre en raison de l'absence d'un gouvernement intéressé par le renforcement des relations avec l'Algérie". Mais, "depuis janvier dernier, ajoute le président Ortega, la situation a pu se normaliser grâce aux efforts de notre peuple et au triomphe de la révolution au Nicaragua". Cette déclaration, faut-il le rappeler, fait allusion à son élection à la tête de l'Etat du Nicaragua en sa qualité de président qui incarne une politique socialisante d'un régime. Toutefois, il est utile de rappeler que le président Ortega vient d'effectuer sa quatrième visite en Algérie, dont la première remonte au début des années 1980. Sur la scène mondiale, le président du Nicaragua milite pour l'instauration d'une paix durable et étendue aux quatre coins de la planète. A cet égard, il a appelé à "l'union des peuples des Caraïbes, d'Amérique Latine, d'Afrique et d'Asie pour constituer un front pour la justice, la paix et la démocratie dans le monde", estimant qu'"il est possible de faire un monde meilleur débarrassé de la faim, de l'injustice et de la pauvreté". De son côté, le président de la République a tenu à exprimer ses hommages au président Ortega, dont la visite en Algérie constitue la première étape depuis son retour aux affaires de l'Etat au début de l'année en cours. L'intérêt que Ortega accorde à la paix à travers le monde est considéré par le président Bouteflika comme étant un "principe indissociable des prestigieuses séquences de l'histoire contemporaine du Nicaragua".