Wall Street a terminé, avant-hier, en légère hausse dans un marché qui commence à minimiser le spectre de la récession, tout en restant prudent face à la crise de la dette européenne: le Dow Jones a progressé de 0,63% et le Nasdaq de 1,10%. Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 68,89 points à 11'061,12 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 27,10 points à 2495,09 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a pris 0,70% (8,04 points) à 1162,27 points. La Bourse de New York a signé un spectaculaire rebond dans les dernières minutes de la séance, effaçant les pertes enregistrées tout au long de la journée dans le sillage des marchés européens. "Cela n'a pas été aussi mauvais qu'on ne le pensait lorsque la journée a débuté", a souligné Hugh Johnson, PDG de la société d'investissement Hugh Johnson Advisors. La reprise de fin de séance provient d'informations "suggérant que l'Italie est en discussions avec un fonds souverain chinois à propos du rachat d'obligations" du gouvernement de Rome, selon le site d'analyse financière Briefing.com. L'optimisme des investisseurs a également été suscité par le rachat, pour 3,7 milliards de dollars, de NetLogic Microsystem par son concurrent Broadcom, fournisseur américain de composants pour téléphones portables, a noté Andrea Kramer, de Schaeffer Investment Research. "La question clé que se posent les investisseurs est: est-ce qu'on assiste à un ralentissement de l'économie, ou à quelque chose de plus grave. Le message d'aujourd'hui, c'est que ce n'est qu'un ralentissement", a fait valoir Hugh Johnson. "On va encore avoir des problèmes avec la dette dans la zone euro, on va encore avoir des problèmes avec la politique fiscale américaine, mais l'économie ne va pas tomber en récession", a-t-il résumé. La bonne séance de Wall Street tranche avec la journée noire des Bourses européennes, qui ont toutes terminé en baisse: -1,63% à Londres, -2,23% à Francfort, -3,89% à Milan, -4,03% à Paris. Les investisseurs craignent de plus en plus une faillite de la Grèce, un risque qui n'est plus exclu par le gouvernement allemand. Très exposées, les grandes banques françaises BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale ont dévissé de plus de 10%. A contrario, les banques américaines ont toutes terminé en hausse, à l'exception de Morgan Stanley (-1,51% à 15,05 dollars). L'indice des valeurs bancaires cotées à Wall Street S&P s'est ainsi bonifié de 2,32%. Les banques américaines "craignent toujours d'être contaminées" par la crise de la dette souveraine européenne "même si elles sont moins exposées (aux actifs grecs) que ne le sont les banques françaises et allemandes", a noté M. Johnson. Après s'être échangée sous les 100 dollars, pour la première fois depuis mars 2009, l'action de la banque d'affaire Goldman Sachs a terminé en hausse de 0,66% à 102,32 dollars. Bank of America, cotée au Dow Jones, a pris 1,00% à 7,05 dollars, après la présentation d'un plan de restructuration qui va entraîner 5 milliards de dollars d'économies annuelles et 30.000 licenciements dans les prochaines années. Le fournisseur américain de téléphones portables Broadcom a pour sa part terminé en recul de 1,14%, à 33,06 dollars. Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 1,930% contre 1,915% vendredi soir et celui à 30 ans reculait à 3,240% contre 3,246%.