La militante pro-démocratie a appelé à manifester, hier, pour une opposition unifiée contre le président Bachar al-Assad, tandis que les médias ont fait état, la veille, de la mort de cinq policiers dans une embuscade dans le sud de la Syrie. Sur leur page Facebook The Syrian revolution 2011, les militants ont lancé un appel à manifester sous le slogan l'unité de l'opposition. L'Unité de l'opposition pour renverser le régime est un devoir national. Oui au Conseil national en phase avec les principes de la Révolution, ont-ils écrit. Le Conseil national a été formé à l'inititive des islamistes fin août en Turquie pour coordonner la lutte contre le régime. Les comités locaux de Coordination (LCC), qui animent la contestation sur le terrain, y ont annoncé leur adhésion. Par ailleurs, Sana a affirmé que cinq membres des forces de l'ordre ont été tués et 17 blessés dans une embuscade tendue par des groupes terroristes armés, sur la route de Tiba, dans la province de Deraa (sud). En outre, un douanier a été tué et deux membres des forces de l'ordre ont été blessés, avant-hier, à Qseir, au sud de Homs, par des hommes armés, selon Sana qui rapporte la mort, mercredi, d'un ingénieur tué aussi par des hommes armés alors qu'il circulait en voiture près de Rastan, au nord de Homs. Le régime syrien ne reconnaît pas l'ampleur de la contestation populaire qui se poursuit depuis plus de six mois. Il accuse en revanche des gangs armés de tuer manifestants et forces de l'ordre afin de semer le chaos dans le pays. En outre, un civil a été tué à Homs par des tireurs embusqués, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les autorités ont par ailleurs coupé les communications des téléphones portables et de l'internet dans des localités de la province de Damas, ont indiqué des militants. L'OSDH fait également état de l'arrestation, avant-hier, de 57 personnes, dont cinq élèves, dans plusieurs localités du pays. Selon cette ONG, depuis le début de la contestation à la mi-mars, 70.000 personnes sont passées par les prisons, et il y a actuellement 15.000 détenus. L'OSDH a annoncé par ailleurs l'arrestation, avant-hier, à Homs par les services de renseignement de l'armée de l'air d'un opposant connu, Mohammad Saleh, qui avait été détenu de 1988 à 2000. Ce dernier avait rencontré la délégation des parlementaires russes cette semaine et lui avait décrit les souffrances endurées par les habitants de Homs. Pour leur part, les LCC ont dénoncé dans un communiqué les assassinats et le siège du quartier Baba Amro à Homs. Depuis lundi soir, un climat de terreur règne dans ce quartier où agents de sécurité, militaires et milices du régime ont perquisitionné les maisons rue par rue et kidnappé de nombreux jeunes pour les emmener dans un stade transformé en prison. L'armée a tiré sans discrimination sur les maisons et les réservoirs d'eau pour terroriser les habitants, selon l'ONG. La répression en Syrie a fait plus de 2.700 morts, selon l'ONU.