La Turquie a lancé, hier, ses explorations de gaz dans l'est de la Méditerranée, après un accord en ce sens avec la République turque de Chypre Nord, et en réponse aux explorations lancées par les Chypriotes grecs, selon l'agence de presse Anatolie. Le navire d'exploration est arrivé vers midi dans la région où il a commencé l'exploration. L'équipe a commencé ses recherches sismologiques dans l'après-midi, après avoir atteint la région dont les coordonnées géographiques ont été spécifiées, a déclaré Huseyin Avni Benli, qui dirige l'institut de recherches concerné, à l'agence officielle turque. M. Benli n'a pas précisé la destination exacte du navire, le Piri Reis. Le bateau, qui a appareillé la semaine dernière pour cette mission controversée, a jusqu'à présent navigué sans encombres, a précisé M. Benli, de l'université Dokuz Eylul, située dans la province d'Izmir, sur le mer Egée. Il a précisé que son équipe communiquait deux fois par jour avec le navire, par liaison satellitaire, selon l'agence Anatolie. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a menacé de faire escorter le navire par des bâtiments de guerre. Des frégates, des vedettes d 'attaque et même des sous-marins ont déjà reçu des ordres pour converger vers cette zone, selon les médias turcs. Cette information n'a pas été confirmée officiellement. La tension est brusquement montée dans la région avec l'annonce par le gouvernement chypriote-grec, reconnu internationalement mais pas par la Turquie, qu'il avait demandé à la compagnie américaine Noble de commencer des travaux de prospection gazière au large de l'île, ce que l'entreprise a commencé de faire. La Turquie a alors signé un accord avec la République turque de Chypre Nord (RTCN), qu'elle est la seule à reconnaître, pour démarrer ses propres explorations. Avant le départ du navire, M. Erdogan a cependant laissé la porte ouverte à une désescalade, affirmant que son pays est prêt à faire marche arrière si Chypre fait de même, lors d'un entretien à New York jeudi avec le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Si les deux parties (grecques et turques) renoncent aux explorations de gaz naturel, nous accepterons cet état de fait, a déclaré M. Erdogan, en marge de l'assemblée générale de l'ONU. Mais, a-t-il prévenu, si les Chypriotes grecs insistent pour aller de l'avant, cela sabotera les négociations en cours entre les dirigeants des parties grecques et turques de Chypre en vue d'une réunification de l'île, divisée depuis 1974.