Les pays industrialisés du G8 se sont mis d'accord, hier, sur un programme d'aide de 60 milliards de dollars pour lutter contre le sida, la malaria et la tuberculose en Afrique. Les Etats-Unis apporteront la moitié de cette contribution et le reste sera pris en charge par leurs partenaires du G8. Il faut rappeler, dans ce cadre, que le président Bush avait déjà promis, fin mai, de doubler l'aide américaine à 30 milliards de dollars. Et l'Allemagne avait elle-même annoncé, mercredi dernier, vouloir débloquer 4 milliards d'euros supplémentaires sur les huit années à venir afin de combattre ces pandémies dans le monde. Dans un entretien à la chaîne de télévision allemande NTV, rapporté par la presse étrangère, la ministre à l'Aide au développement, Heidemarie Wieczorek-Zeul, a annoncé que "Ce sont 60 milliards de dollars au total, soit environ 44 milliards d'euros, la moitié sera prise en charge par les Etats-Unis, l'Allemagne contribuera pour 4 milliards d'euros". Par ailleurs, la presse étrangère a rapporté que ce programme d'aide s'est heurté à la réserve de certains pays, notamment l'Italie, qui se serait rallié au projet après avoir longuement hésité. Les organisations non gouvernementales (ONG) ont dénoncé l'attitude de blocage de l'Italie, mais aussi du Canada. Pour sa part, la chancelière Angela Merkel, hôte du sommet de Heiligendamm (nord-est de l'Allemagne), a précisé les contours de l'accord après avoir rencontré des chefs d'Etat et de gouvernement de pays africains invités au G8 (Afrique du Sud, Algérie, Egypte, Ethiopie, Ghana, Nigeria et Sénégal). Il est à noter que le sommet entre les initiateurs du Nepad, dont le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et les dirigeants du G8 à Heiligendamm, en Allemagne, s'est ouvert hier dans la matinée. Trois thèmes ont été débattu lors de cette rencontre, notamment la paix et la sécurité en Afrique, le partenariat G8-Afrique pour les réformes et l'amélioration du système de santé sur le continent noir. D'autant que depuis le lancement, du Nepad en 2001, l'objectif principal est le développement tous azimuts du continent. Ses initiateurs sont régulièrement invités aux sommets annuels du G8, lesquels traitent à chaque fois des "problèmes" de l'Afrique. En outre, dans leur communiqué sur l'Afrique, les huit pays les plus industrialisés confirment les promesses faites il y a deux ans en matière d'aide publique au développement du continent noir. Il est à rappeler que lors du sommet de Gleeneagles en Grande-Bretagne en 2005, les Huit s'étaient engagés à doubler le volume de l'aide au développement à 50 milliards de dollars par an à partir de 2010, dont 25 milliards étaient destinés à l'Afrique. Ils se sont également engagés à effacer le reliquat des dettes extérieures d'un montant de 43 milliards USD pour les 33 pays les plus pauvres du monde. Mais deux ans après Gleeneagles, force est de constater que l'essentiel de ces promesses n'a pas été tenu. Cependant, ce sommet offre, aux dirigeants de G8 de rectifier le tir vis-à-vis de l'Afrique. Les ONG, mais aussi la Banque mondiale, les accusent déjà d'être incapables de remplir leurs engagements. A noter que la rencontre avec les initiateurs du Nepad n'est qu'un volet du sommet du G8, qui s'est ouvert mercredi avec à l'ordre du jour, notamment, le réchauffement climatique de la planète et la coopération internationale contre le terrorisme. En revanche, les participants au G8 ne sont toujours pas parvenus à un accord sur la "solution médiane" proposée par Nicolas Sarkozy pour le Kosovo, ce dernier a déclaré à l'issue d'un entretien avec son homologue américain que "pour l'instant, il n'y a pas les progrès nécessaires".