Les pays riches du G8 ont confirmé, hier, leurs promesses d'aide à l'Afrique, se donnant notamment cinq ans pour débloquer 60 milliards de dollars pour lutter contre le sida et la malaria, démentant d'insistantes rumeurs selon lesquelles ils allaient se dédire. "Nous réitérons notre engagement à poursuivre les efforts, à travailler vers le but de fournir au moins 60 milliards de dollars sur cinq ans pour combattre les maladies infectieuses et renforcer la santé", ont indiqué dans un communiqué les chefs d'Etat et de gouvernement du G8, réunis à Toyako (Japon). Cet engagement de verser 60 milliards de dollars (environ 38 milliards d'euros au taux actuel) pour lutter contre la malaria et le sida avait été pris par le G8 lors de son précédent sommet à Heiligendamm (Allemagne). Cependant, les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 se sont engagés à fournir 100 millions de moustiquaires traitées à l'insecticide pour freiner la propagation de la malaria dans les pays pauvres. Mais aucune date-butoir pour débloquer cet argent n'avait alors été fixée Les chefs d'Etat et de gouvernement des huit pays les plus industrialisés se sont mis d'accord, également, sur une réduction d'au moins de 50% d'ici 2050 des émissions mondiales de gaz responsables du réchauffement climatique. Cet accord dégage la route des négociations prévues pour un accord global à la fin 2009, lors de la conférence climat de l'ONU à Copenhague. Le G8, a en outre, confirmé son engagement pris au sommet de Gleneagles (Ecosse), en 2005, d'accroître de 25 milliards de dollars par an son aide au développement pour l'Afrique d'ici 2010, ce qui constituera un doublement par rapport à son niveau de 2004. Ils ont, en outre, estimé que leurs projets d'aide "devraient être réexaminés et pourraient devoir être accrus pour la période après 2010, au-delà de nos engagements actuels". Et ils ont accepté, en déclarant qu'il est nécessaire "d'établir un mécanisme de suivi pour surveiller nos progrès vers le respect de nos objectifs". Les dirigeants des huit nations industrialisées sont convenus de ces mesures au cours d'un déjeuner de travail au lendemain d'une rencontre avec leurs homologues de sept pays africains (Afrique du Sud, Algérie, Ethiopie, Ghana, Nigeria, Senegal, Tanzanie plus Union africaine), au cours de laquelle ils s'étaient retrouvés sous intense pression exercées, entre autres, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a déclaré, lundi, que les efforts consentis par les pays africains pour le développement économique nécessitent un accompagnement de la part des partenaires, soulignant que la "prospérité de l'Afrique est aussi celle de ses partenaires". "L'Afrique continue d'avoir besoin, aujourd'hui plus que jamais par le passé, de l'accompagnement de ses partenaires au développement. Un accompagnement qu'elle a choisi d'inscrire, depuis le lancement du Nepad, dans une logique de partenariat et de gagnant-gagnant. Car la prospérité de l'Afrique est aussi celle de ses partenaires", a indiqué le président de la République dans une intervention lors du débat sur le Segment Afrique au sommet du G8. Cet accompagnement, poursuit-il, "pourrait permettre l'amélioration de nos instruments financiers, fiscaux, et commerciaux…", a précisé le chef de l'Etat Le président de la République a aussi affirmé que la mise en œuvre effective et intégrale des engagements importants pris, à diverses occasions, par les partenaires au développement pour soutenir l'Afrique, contribuera également à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, qui reste, a-t-il dit, "très aléatoire dans les conditions économiques actuelles du continent africain". Toutefois, le présidant de la République a également évoqué, les progrès réalisés par les pays africains en matière de bonne gouvernance ainsi que les vastes réformes engagées et qui ont permis, en dépit de leur fragilité, "le rétablissement des grands équilibres macroéconomiques, un meilleur contrôle, un processus d'assainissement et de modernisation des finances publiques, des taux de croissance économique encourageants, un environnement législatif et économique plus attractif pour les investissements nationaux et internationaux". Le chef de l'Etat a souligné que ces réformes ont stimulé aussi l'émergence d'une culture locale de l'entrepreneuriat et une participation accrue de la société civile à la conception et à la mise en œuvre de politiques de développement. "L'Afrique est très attentive à l'évolution actuelle de l'économie mondiale. Celle-ci à travers les crises auxquelles elle est confrontée a engendré autant d'effets adverses importants sur les économies africaines et sur la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement", a indiqué le président de la République. A propos de la croissance économique positive soutenue que connaît l'Afrique, il a souligné que l'objectif du continent est "d'inscrire cette tendance dans la durée", estimant que pour se faire "des efforts notoires sont entrepris dans ce sens".Par ailleurs, le président Bouteflika a affirmé que la consolidation de la paix et la sécurité en Afrique reste "une de nos préoccupations de tous les instants", ajoutant que "les espaces de paix, de stabilité et de sécurité ne cessent de s'étendre de manière satisfaisante, grâce notamment à l'accompagnement dont l'action africaine a bénéficié, depuis 2002". "Ces progrès sont encourageants et permettent un certain optimisme quant à la mise en place effective, à l'horizon 2010, de l'architecture de paix et de sécurité de l'Union africaine", a-t-il estimé, ajoutant qu'il est possible d'améliorer encore la coordination des efforts de l'Union africaine avec ceux du Conseil de sécurité dans la prise en charge des problèmes de paix et de sécurité qui se posent en Afrique.