Le Sommet entre le G8 et les 5 pays initiateurs du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) s'est finalement tenu hier à Heiligendamm, en Allemagne, en l'absence du président américain, George W. Bush, qui souffrait d'une “indisposition à l'estomac”. Aux côtés du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, ont participé à ce sommet 3 chefs d'Etat dirigeants des pays promoteurs du Nepad, Thabo Mbeki de l'Afrique du Sud, Umaru Yar Adua du Nigeria et Abdoulaye Wade du Sénégal, ainsi que d'autres responsables de l'Union africaine (UA) et du Nepad, à l'exemple du président ghanéen, John Kufuor, président en exercice de l'UA, du président de la Commission de l'UA, Alpha Oumar Konaré, et du Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, président en exercice du Comité de mise en œuvre du Nepad. À l'issue du sommet entre le Nepad et le groupe des pays les plus industrialisés (Etats-Unis, France, Russie, Grande-Bretagne, Canada, Japon, Italie et Allemagne), la chancelière allemande, Mme Angela Merkel, présidente en exercice du G8, a déclaré que celui-ci “remplira ses engagements envers l'Afrique”, en rappelant que les deux parties vont “travailler dès maintenant à préparer le terrain pour le prochain Sommet du G8”, qui aura lieu en 2008 au Japon. Dans un document intitulé “Croissance et responsabilité en Afrique”, les dirigeants du G8 ont réitéré “leur volonté de réaliser leurs engagements ultérieurs, notamment ceux pris à Gleneagles”, à savoir “en particulier l'effacement de plus de 60 milliards de dollars (M USD) de dette (des pays les plus pauvres du monde)”. Ces engagements concernent aussi “l'augmentation, par rapport à 2004, avec les autres donneurs internationaux, de l'aide au développement de l'Afrique de 25 M USD supplémentaires par an, à l'horizon 2010”, selon la même source. Ainsi, le total de l'aide au développement allouée à l'Afrique “serait alors de 50 M USD par an en 2010”. Dans ce document, le G8 a par ailleurs fait part de son “grand intérêt en une Afrique stable, démocratique et prospère”, et a exprimé son appui à “l'accélération de la mise en œuvre du MAEP” (Mécanisme africain d'évaluation par les pairs). Il s'est aussi engagé à aider à promouvoir les “capacités commerciales africaines”, en promettant 4 M USD supplémentaires d'aide commerciale au continent. En matière d'éducation, le G8 a soutenu qu'il continuera à travailler avec les autres pays donateurs pour assurer le financement d'un programme international lancé en 2002, destiné à l'enseignement primaire pour des enfants africains. Par ailleurs, il a salué le rôle de l'UA dans le règlement et la prévention des conflits en Afrique, attestant de “prêter une plus grande attention et plus d'efforts” dans ce domaine. Il a, en outre, affirmé qu'il va “œuvrer, avec d'autres (pays), à identifier et adopter les mesures nécessaires” pour aider les opérations de paix menée par l'UA. Concernant la santé, le G8 s'est engagé à financer des programmes internationaux, sous l'égide de l'ONU, relatifs à la lutte contre la tuberculose, la malaria et à la prévention du sida. “L'Afrique espère que le G8 tiendra ses promesses et nous, la partie africaine, nous tiendrons les nôtres, comme partenaires”, a déclaré le président Kufuor, à l'issue du sommet Nepad-G8. Le président en exercice de l'UA a également affirmé que les Africains ont annoncé à leurs partenaires occidentaux la mise en place prochaine d'un “organe de suivi qui soit neutre, pour s'assurer que les deux parties (G8 et pays africains) tiendront leur parole”. La rencontre avec les initiateurs du Nepad, pour rappel, est l'un des volets du sommet du G8, qui s'est ouvert mercredi dernier, consacré à la problématique du réchauffement climatique et la coopération contre le terrorisme. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, et le président de la Commission de l'Union européenne, Jose Manuel Barroso, ont été présents au sommet Nepad-G8. H. A.