Le président palestinien Mahmoud Abbas se rendra en Colombie, membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, dans les prochaines semaines, dans le cadre d'une tournée régionale, a annoncé, hier, la ministre colombienne des Affaires étrangères, Maria Angela Holguin. Le chef de la diplomatie palestinienne m'a indiqué que le président Abbas ferait une tournée dans plusieurs pays d'Amérique centrale et qu'il souhaitait parler avec le président colombien Juan Manuel Santos. Nous confirmons la date, dans les prochaines semaines, a-t-elle déclaré. La Colombie est le seul pays d'Amérique latine, avec le Mexique, à s'opposer à la reconnaissance de l'Etat palestinien sans négociations préalables avec Israël. Les Palestiniens ont revendiqué, avant-hier, les voix de huit des quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur de leur demande d'adhésion d'un Etat de Palestine. Il leur faut obtenir au moins neuf voix pour que leur requête puisse faire l'objet d'une recommandation du Conseil de sécurité puis d'un vote de l'Assemblée générale de l'ONU. Nous travaillons d'arrache-pied pour en avoir un neuvième et un dixième, a déclaré aux journalistes le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki. Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu'ils approuvaient la demande palestinienne: Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud. M. al-Malki, a indiqué qu'il avait reçu des assurances du Nigeria et du Gabon qu'ils voteraient en faveur d'un Etat palestinien. Plusieurs membres du Conseil de sécurité sont indécis ou n'ont pas révélé leur position: la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal. La Colombie a fait savoir qu'elle s'abstiendrait. Le président Mahmoud Abbas, a présenté une demande historique d'adhésion d'un Etat de Palestine comme membre à part entière de l'ONU sur la base des lignes du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale. Maria Angela Holguin, a cependant indiqué que la position de la Colombie n'avait pas évolué, soutenant la position du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, ONU et Russie) qui a proposé le 23 septembre une reprise des négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens avec l'objectif d'aboutir à un accord final fin 2012. Le Quartette a appelé à un dialogue et nous espérons que l'on puisse avancer en ce sens, a-t-elle déclaré. N'oubliez pas que les Etats-Unis ont déjà annoncé leur veto à tout examen de cette demande, a-t-elle ajouté en indiquant que le nombre de voix pour ou contre n'avait dès lors pas d'importance.