Est-ce la fin de la tension entre le Venezuela et la Colombie ? Tout porte à le croire. L'arrivée au pouvoir, samedi, de Juan Manuel Santos en Colombie a entraîné une détente tangible des relations non seulement avec le Venezuela, mais aussi son autre voisin l'Equateur. «Nous aurons une réunion mardi en Colombie dans un lieu que nous allons choisir d'un commun accord», a annoncé le nouveau président colombien, Juan Manuel Santos, dimanche dernier pour annoncer la fin des hostilités avec ses voisins. Une annonce accueillie avec beaucoup de satisfaction. Le président vénézuélien s'est même dit «heureux» pour l'invitation de son homologue colombien en affirmant que cette rencontre amorcera indéniablement un nouveau départ et un souffle positif pour les relations entre les deux pays voisins. Nicolas Maduro, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, avait pris part samedi à Bogota à la cérémonie d'investiture de M. Santos, qui avait dans son discours souhaité un «dialogue direct» avec Caracas. La rencontre, dimanche à Bogota, entre M. Maduro et son homologue colombien Maria Angela Holguin avait marqué le premier pas vers un rétablissement des relations entre les deux pays, extrêmement tendues depuis le 22 juillet dernier. Date à laquelle le Venezuela avait rompu ses relations diplomatiques avec la Colombie après que Bogota l'eût accusé devant l'Organisation des Etats américains (OEA) d'abriter quelque 1 500 combattants des rebelles marxistes, en l'occurrence les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Hugo Chavez avait jugé ces accusations mensongères, y voyant la manifestation des intentions hostiles du président sortant Uribe, nommé dernièrement parmi les responsables de la commission d'enquête sur les attaques israéliennes sur la Flottille de la liberté le 31 mai dernier. Le président sortant avait même ordonné le déploiement des troupes colombiennes à la frontière entre les deux pays. Chavez, qui avait considéré cette décision comme une déclaration de guerre, avait, quant à lui, décrété le gel des importations en provenance de Colombie. Celle-ci avait déjà chuté de 70% depuis le début de l'année. Juan Manuel Santos, fraîchement élu, avait exprimé le vœu d'absorber cette tension entre les deux pays voisins. Comme premier geste d'apaisement, il a nommé une ancienne ambassadrice au Venezuela et très appréciée par Caracas comme ministre des Affaires étrangères. Il est également resté à l'écart de la crise qui a pris une tournure de duel personnel entre M. Chavez et le président sortant Alvaro Uribe. De son côté, Hugo Chavez a également fait un pas non négligeable envers son voisin. En appelant la guérilla colombienne à renoncer aux enlèvements et en estimant que le recours aux armes n'avait plus de raison d'être, M. Chavez a plus que soutenu le nouveau maître de la Colombie. Il a même enterré la hache de guerre qui a si souvent été la cause des tensions entre les deux voisins. G. H.