L'impression est grande que dans cette région du bassin occidental de la Méditerranée, on s'achemine plus à la promotion des relations bilatérales plutôt que multilatérales, d'autant qu'au sein du groupe dit des " 5+5 " où les partenaires se retrouvent à débattre des questions de relations internationales, de défense et de sécurité, les cinq pays de l'Europe sont solidaires, les cinq pays du Maghreb le sont moins. Au sein du groupe des " 5+5 " se sont rencontrés les ministres des Affaires étrangères, les ministres de l'Intérieur, les ministres de la Défense, mais pas encore les ministres des Finances, ceux de l'Economie, ceux du Commerce, ceux de l'Industrie. Et pourtant, l'idée d'une zone de libre-échange méditerranéenne, et dans une dimension plus régionale d'une zone de libre-échange maghrébine, avait été émise. Cependant, il n'y eut pas de rencontres officielles à ce sujet, du moins pour ce qui a été rendu public. Il est vrai que le volume des échanges inter-maghrébins ne peut pas, pour le moment, argumenter en faveur de la création de la zone de libre-échange entre les pays du Maghreb. Le président Bouteflika vient de révéler que c'est la question sahraouie qui bloque la construction du Maghreb uni, c'est-à-dire que la position intransigeante du Maroc en est l'obstacle principal. Il y eut aussi l'idée d'une zone libre-échange euro-maghrebine qui a été émise en termes d'engagement à sa réalisation future. On n'en parle plus dans les milieux économiques, comme on n'en parle plus dans les milieux politiques. Les Européens eux-mêmes l'ayant déclarée pratiquement conditionnée à l'augmentation des échanges et des relations entre les pays du Maghreb. Une zone de libre-échange euro-maghrébine ne pourra pas jouer son rôle dans la mesure où il apparaîtra une solidarité des pays européens soumis aux mêmes règles d'échange et une dispersion des pays maghrébins. Les Américains également avaient pensé à s'engager dans la construction d'une zone de libre-échange avec l'Afrique du Nord, c'est-à-dire le Maghreb, et avaient fait les mêmes recommandations que les Européens. On ne parle plus également du projet de création d'une zone de libre-échange arabe.