La ministre espagnole de l'Economie Elena Salgado a rejeté, hier, les prédictions de certains analystes sur un prochain retour de l'Espagne à la récession, assurant prévoir une croissance positive tant au troisième comme au quatrième trimestre. La ministre a toutefois reconnu un ralentissement généralisé de l'économie, au niveau mondial, européen et espagnol. Si le gouvernement refaisait aujourd'hui des prévisions, elles seraient bien sûr différentes de celles que nous avons faites avant l'été, où il tablait alors sur 1,3% pour l'année, a-t-elle répété, lors d'un entretien à la radio Onda Cero, se refusant à donner une nouvelle prévision. Contrairement à la France, l'Italie et le Portugal, l'Espagne n'a toujours pas révisé à la baisse sa prévision de croissance pour 2011, alors qu'il existe un consensus, partagé par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque d'Espagne et Standard & Poor's, autour de 0,8%. Au deuxième trimestre, l'économie espagnole n'a crû que de 0,2% par rapport au premier trimestre, et de seulement 0,7% en rythme annuel, qui est celui utilisé pour la prévision sur 2011. J'espère que ce 0,7% va croître au troisième trimestre, a simplement dit Mme Salgado. L'Espagne, dont la croissance a été dopée pendant des années par sa bulle immobilière, est brutalement retombée quand celle-ci a éclaté fin 2008, au moment même où éclatait la crise financière internationale. Elle a alors plongé dans 18 mois de récession, dont elle n'est ressortie, début 2010, qu'avec une croissance atone. La banque Goldman Sachs a estimé, avant-hier, que le pays devrait à nouveau se trouver en récession (c'est-à-dire, deux trimestres négatifs de suite) d'ici peu, avec un recul de 0,2% de son PIB attendu pour le quatrième trimestre, puis une baisse identique au premier trimestre 2012. La banque Natixis fait une prévision similaire, anticipant une contraction de 0,2% du PIB au quatrième trimestre, puis de 0,1% début 2012.