Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a réuni samedi 37 des plus grands patrons du pays, dans le cadre de ses efforts pour stimuler l'économie du pays et apaiser les inquiétudes suscitées par l'Espagne dans la crise budgétaire de la zone euro. Participaient à la réunion Emilio Botin, patron de la banque Santander, Cesar Alierta, patron du géant des télécommunications Telefonica ou Florentino Perez, patron du groupe de construction et de service ACS et président du club de football madrilène le Real Madrid. Cette réunion devait permettre de "discuter des perspectives de croissance et des possibilités de stimulation de cette croissance", a expliqué la ministre des Finances Elena Salgado. "Le gouvernement est engagé sur la voie de l'austérité et de la réduction des déficits", a assuré samedi José Luis Zapatero. Aussi, Zapatero, s'est déclaré samedi prêt à "accélérer les réformes" économiques et a souligné qu'il ne "dévierait" pas de "l'austérité", pour tenter de calmer les craintes suscitées par l'Espagne cette semaine sur les marchés. L'action économique de Madrid est basée sur trois axes : "l'austérité" en matière de dépenses publiques que "nous accomplissons", la restructuration des caisses d'épargne, bientôt achevée, et des "réformes structurelles" (retraites, marché du travail et secteur de l'énergie), a exposé le responsable. Concernant ce troisième point, le gouvernement espagnol entend "poursuivre les réformes structurelles et les mener à bien le plus rapidement possible" pour être "plus productif et gagner en compétitivité", a insisté M. Zapatero. Au sujet des retraites, il a souligné que le gouvernement comptait mener à bien cette réforme, prévue depuis des mois, au premier trimestre 2011, si possible au tout début de l'année. Dans le cadre de cette réforme, le gouvernement prévoit d'augmenter à 67 ans, contre 65 ans actuellement, l'âge légal de départ à la retraite. M. Zapatero a aussi annoncé la création d'une "commission nationale" pour améliorer la compétitivité des entreprises. Cette nouvelle entité sera indépendante et comptera des "personnalités de poids", a indiqué le chef de gouvernement. Sur les caisses d'épargne, la réorganisation conduite par la Banque d'Espagne, a été menée "avec célérité" et sera totalement achevée d'ici Noël 2010, a encore souligné le chef de gouvernement. Les nombreuses et petites caisses d'épargne espagnoles, considérées jusqu'à présent comme le maillon faible du système bancaire espagnol, ont été poussées à se regrouper par la Banque d'Espagne au long de l'année 2010. Quelque 40 caisses ont participé à des fusions ou rapprochements, sur un nombre total de 45 établissements à l'origine, aboutissant in fine à une douzaine d'entités. La réunion avec les grands patrons espagnols a été "extraordinairement utile et positive parce que nous avons renforcé l'engagement pour la stabilité économique de l'Espagne et pour la reprise", a encore commenté M. Zapatero. Le responsable entendait avec cette rencontre inhabituelle calmer les marchés après l'extrême nervosité observée sur les bourses, la semaine écoulée, au sujet de l'Espagne, dans le sillage de la crise irlandaise. M. Zapatero et la ministre de l'Economie Elena Salgado ont multiplié ces derniers jours les propos rassurants sur l'état de l'économie espagnole et sur le fait que Madrid n'aurait "absolument" pas besoin d'un plan d'aide européen.