La caricature, le pouvoir, et l'opinion publique ont constitué le thème central des travaux d'une journée d'étude organisée, mercredi passé, au département de communication de l'université d'Oran. Cette rencontre, qui constitue une initiative de l'unité de recherche "rôle de la photo, la caricature et du film documentaire dans la propagande et la communication et leur impact sur l'opinion publique", permettra aux participants, des spécialistes du secteur de la communication, des universitaires et des caricaturistes de débattre du développement de cet art, devenu un outil de communication par excellence, qui transmet avec fidélité les mutations que connaissent les sociétés, a indiqué le Dr Mohamed Guentari responsable de cette unité. La rencontre s'est articulée autour de plusieurs axes dont "la caricature et la Révolution algérienne", "la caricature, le référent historique, la communication et ses perspectives" et "la caricature, l'esthétisme et l'art pictural". Plusieurs conférences ont marqué cette journée d'étude, parmi lesquelles "la caricature et les arcanes de l'opinion publique et ses contradictions", animée par le journaliste Mohamed Chergui, enseignant au département communication de l'université Es-senia d'Oran. L'orateur a mis en exergue, dans sa contribution, quatre grands axes, à savoir "la transformation de la caricature de simple art en outil de communication", "la caricature en noir et blanc", "les idéologies de la caricature" et "le recours de la caricature aux technologies nouvelles grâce à l'utilisation des couleurs". Une étude réalisée par le conférencier a démontré que 50 % des personnes ciblées par l'enquête trouvent que la caricature, au-delà des ressentiments qu'elle suscite, soumet une série de préoccupations au débat, alors que 75 % des personnes interrogées estiment que la caricature "subit la censure". L'enquête a, également, permis de conclure que 75 % de l'échantillon ciblé estime que le caricaturiste "exerce amplement son droit d'informer", a noté l'orateur. Abordant l'évolution de la caricature, M. Chergui citera les noms de quelques grands artistes qui ont marqué, de leurs traits, leur époque, à l'instar de Naji Ali, connu pour ses dessins traitant de la cause du peuple palestinien et de quelques caricaturistes algériens qui ont abordé moult problèmes sociaux. Pour sa part, le Dr Mohamed Guentari a indiqué, dans son intervention consacrée à la caricature durant la guerre de Libération, que le colonialisme a utilisé cet art pour présenter de la femme algérienne "une image hideuse et déformée". "Ces planches qui présentaient une image caricaturale de la femme algérienne et du paysan qui soutenaient l'Armée de libération nationale et qui constituaient un outil de propagande pour saper le moral du peuple n'ont pas atteint cet objectif". "Elles ont, au contraire, mobilisé l'opinion publique internationale contre l'occupation de l'Algérie par la France", a-t-il indiqué. Dans sa contribution intitulée "le pinceau satyrique et la culture du texte", le Dr Kaddour Abdallah a évoqué les différentes formes de caricatures et de dessins journalistiques dont la caricature muette et le dessin doté de bulles ou de légendes. Les travaux de cette rencontre se sont poursuivis par la présentation d'autres conférences parmi lesquelles "le discours politique dans la caricature", "les aspects esthétiques dans la caricature", "une lecture des planches de Haroun", "la caricature française entre la finesse et la satyre", ainsi qu'une lecture des principes de déontologie et d'éthique qui président à la ligne éditoriale du quotidien français Le canard enchaîné.