Les cours du pétrole perdaient du terrain, hier, en cours d'échanges européens, dans un marché optant pour la prudence, mais n'effaçaient qu'une partie des gains engrangés la veille sur fond d'optimisme sur une résolution prochaine de la crise de la dette en zone euro. Peu après l'ouverture, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 108,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 76 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance cédait 76 cents à 84,66 dollars. La veille, les prix du brut avaient nettement accentué un mouvement de rebond amorcé en fin de semaine précédente, aidés par l'annonce, à la suite d'une rencontre dimanche avec la chancelière allemande Angela Merkel, du président français Nicolas Sarkozy sur des réponses durables, globales et rapides, notamment sur la question d'une recapitalisation des banques, avant la réunion du G20 prévue les 3 et 4 novembre. Les déclarations franco-allemandes alimentaient un regain d'espoir sur la situation en zone euro et ravivaient l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués, contribuant ainsi à faire grimper solidement de concert les places boursières, l'euro et les marchés de matières premières. Valeur considérée comme sûre par les investisseurs, le billet vert avait ainsi nettement plié la veille, tombant à 1,3699 dollar pour un euro, son niveau le plus faible depuis le 21 septembre, soutenant la hausse des cours du brut. Le prix du Brent a même côtoyé, avant-hier,110 dollars pour la première fois depuis deux semaines et demie, alors que l'affaiblissement du billet vert rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. De plus, les cours limitaient leur repli, hier, alors que les engagements franco-allemands (...) alimentent toujours un regain d'optimisme des marchés, ce qui pousse les investisseurs à se tourner de nouveau vers les matières premières, commentaient les analystes du cabinet viennois JBC. Et ce malgré une légère tentative de rebond du billet vert. Sur le plan de l'offre, des mouvements de grève au Nigeria et au Koweït provoquaient, hier, des perturbations sur les exportations de pétrole des deux pays, mais ces deux mouvements ne devraient avoir qu'une durée, et donc un impact, limités, relevait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.