Les prix du pétrole se ressaisissaient, hier, en cours d'échanges européens, et en Asie, rebondissant au lendemain d'une forte chute, mais le marché restait dominé par la prudence après un abaissement de la note de l'Italie et avant une réunion de la banque centrale américaine (Fed). Tôt la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 110,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 1,46 dollar par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre gagnait 1,08 dollar à 86,78 dollars. Les cours du baril regagnaient un peu de terrain après avoir chuté, la veille, de 2,26 dollars à New York et de plus de 3 dollars à Londres, alors que les investisseurs s'inquiétaient de l'aggravation de la crise de la dette en zone euro, où la Grèce risque toujours de se retrouver en défaut de paiement. Aussi, les cours du pétrole étaient mitigés, hier matin, en Asie, dans un marché toujours inquiet de la crise des dettes en Europe, après l'abaissement de la note de l'Italie par Standard and Poor's, et attentiste avant la réunion de la Fed. Dans les premiers échanges électroniques, le baril de light sweet crude pour livraison en octobre abandonnait 5 cents à 85,65 USD et le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en octobre gagnait 48 cents à 109,62 USD. L'abaissement de la note par l'agence Standard and Poor's a quelque peu inquiété les marchés, a déclaré Nick Trevethan, analyste matières premières chez ANZ Research à Singapour. Les prix du pétrole ont été pris, avant-hier, dans un mouvement de vente massive sur tous les marchés de matières premières, et ils ont excessivement reculé, d'où un mouvement de rattrapage ce mardi, estimait Bjarne Schieldrop, analyste de la banque SEB. Alors que les tensions sur la production pétrolière en mer du Nord persistent, en raison de problèmes techniques à l'issue d'une période de maintenance des plateformes, le Brent fait particulièrement montre de résistance, observait-il. Les marchés pétroliers étaient par ailleurs soutenus par la bonne tenue des places boursières européennes, qui montaient vigoureusement mardi en cours d'échanges européens en dépit de la dégradation la veille de la note souveraine de l'Italie par l'agence de notation financière Standard & Poor's. Mais la séance pourrait s'avérer très volatile, alors que restent vives les inquiétudes des investisseurs sur la crise grecque et sa possible contagion à d'autres pays fragiles de la zone euro, avertissait cependant M. Schieldrop. Le brut finit en forte baisse à New York Le baril de pétrole a terminé en forte baisse, avant-hier, à New York dans le sillage des marchés boursiers, les investisseurs étant déçus de la rencontre des grands argentiers européens et prudents avant l'ouverture mardi d'une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed). Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a terminé à 85,70 dollars, en recul de 2,26 dollars par rapport à son cours de clôture vendredi. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé à 109,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange, reculant de 3,08 dollars par rapport à la clôture de vendredi. "Le pétrole est vraiment influencé par les marchés extérieurs. Il y a tellement de choses à surveiller: la crise de la dette (en Europe), la réunion avec Ben Bernanke (patron de la Fed) demain, et il y a aussi des prévisions mondiales de croissance revues à la baisse", a résumé Rich Ilczyszyn, analyste chez MF Global. "Toutes les conditions sont réunies pour vendre", a remarqué Rich Ilczyszyn. Les économistes de Commerzbank ont par ailleurs pointé "les inquiétudes à propos d'un ralentissement de la demande et le raffermissement du dollar" qui reprenait du terrain face à l'euro. Le pétrole avait ouvert en baisse, avant-hier, à New York, les marchés réagissant au résultat mitigé de la réunion en Pologne des responsables européens, à propos de la crise grecque. "Le marché du pétrole est inquiet car si la Grèce fait défaut, une période d'austérité va s'ouvrir non seulement en Grèce, mais dans toute la zone euro, ce qui va entraîner un recul de la demande", a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates à Houston (Texas, sud des Etats-Unis). Les économistes d'UniCredit ont toutefois tempéré ces prévisions maussades: "Malgré tous les éléments défavorables, 2012 va connaître un nouveau record de demande de pétrole", ont-ils souligné dans une note. Ceci "en majeure partie en raison de la forte demande des marchés émergents", écrivent-ils, prévoyant toutefois "des prix relativement stables dans les prochains mois" grâce à la reprise de la production libyenne. "Il semblerait que la Libye soit prête à redémarrer sa production bien plus rapidement qu'attendu", un scénario défendu par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ont confirmé les experts de Commerzbank. La production libyenne, de 1,6 million de barils par jour avant le soulèvement armé contre le régime du colonel Kadhafi, est tombée à quelques dizaines de milliers de barils seulement ces dernières semaines.