Des dizaines de milliers de personnes, civils ou combattants, agitant le drapeau vert, noir et rouge des nouvelles autorités, au rythme des chants révolutionnaires retransmis par haut-parleurs, se sont rendues rendu, hier en début d'après-midi, sur la place centrale de Benghazi, le berceau du soulèvement contre l'ancien "guide", pour entendre Moustapha Abdeljalil, président du Conseil national de transition (CNT), proclamer la "libération" de la Libye après 42 années de domination de Mouammar Kadhafi. Un important dispositif policier était en place pour assurer la sécurité et c'est sur cette place, sur le front de mer, rebaptisée place des Martyrs, à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli que la Libye ouvrira les pages d'une nouvelle ère de liberté. Le Premier ministre par intérim, Mahmoud Djibril a, par la même occasion, annoncé sa démission en raison de la fin officielle d'une guerre civile, mettant en garde les nouveaux dirigeants libyens qui disposent d'une "occasion très courte" de mettre de côté leurs différences pour lancer la période de transition sur de bonnes bases. Cette proclamation doit mettre fin à un conflit qui a duré huit mois et coûté la vie à au moins 30.000 personnes, selon le CNT. Pour le Royaume-Uni, la proclamation tant attendue était cependant assombrie par la polémique autour des circonstances de la mort de l'ancien dirigeant, a "un peu terni" la réputation du (CNT), une mort où l'on se demande encore ses circonstances. M. Bachag, l'un des responsables du CNT, a également annoncé que le corps de l'ancien "Guide de la révolution" avait été autopsié hier dans la matinée, Le rapport d'autopsie n'est pas encore écrit, les causes de la mort du colonel Kadhafi restent floues. Mais que son cadavre serait à terme remis à ses proches, à Misrata, au nord-ouest de Syrte et décideront "en concertation avec le CNT" du lieu de sépulture alors que les nouvelles autorités libyennes avaient dans un premier temps préconisé Gueddafi soit enterré dans un lieu tenu secret. Tandis que l'Otan a annoncé qu'elle mettrait fin le 31 octobre à son opération maritime et aérienne après un "accord préliminaire" en ce sens entre les représentants des 28 pays membres de l'Alliance à Bruxelles, le CNT prévoit la mise en place, un mois après la libération, d'un gouvernement de transition chargé d'organiser en huit mois des élections générales et de remettre le pouvoir à une assemblée élue, la formation du gouvernement de transition risque d'être compliquée par de multiples luttes de pouvoir: libéraux contre islamistes, tensions régionalistes, rivalités tribales, ambitions individuelles ou pour le contrôle des revenus du pétrole... défis pesant sur l'avenir mais restent toutefois optimistes, à quoi s'ajoute la charge d'affronter les critiques sur la mort de Mouammar Kadhafi jeudi à Syrte. Les autorités ont assuré qu'il avait succombé dans des échanges de tirs, mais des témoignages et les vidéos tournées au moment de son arrestation n'écartent pas l'hypothèse d'une exécution sommaire. Mahmoud Jibril s'est dit "totalement d'accord" avec l'ouverture d'une enquête internationale, à condition qu'elle respecte le rite funéraire islamique. A Misrata, où les corps de M. Kadhafi et de son fils Mouatassim, lui aussi tué jeudi à Syrte, ont été transportés et placés dans une chambre froide, à une centaine de mètres de la première. Selon de sources sûres, des sutures sur le corps de Mouatassim était apparentes, autopsié samedi dernier selon le CNT, mais aucune trace d'autopsie n'est visible sur la dépouille de Mouammar Kadhafi. L'ancien dauphin, Seïf al-Islam pourchassé par le CNT Seïf al-Islam, Le dernier combattant de la famille Kadhafi, âgé de 39 ans, deuxième fils du "Guide" et dauphin présumé, aurait donc réussi à s'échapper de Syrte vendredi en fuite vers le Niger, selon un haut responsable du Conseil national de transition libyen (CNT). "Seïf" comme on l'appelait, qui était au cœur du pouvoir, tentait de rejoindre son frère Saadi, déjà réfugié au Niger. Après plus de deux mois de clandestinité, il avait refait surface dans une chambre d'hôtel, face au port de Tripoli. Le crâne était toujours rasé, mais une épaisse barbe noire lui mangeait le visage. "La barbe, c'est pour le style", précisait-il en se passant une main sur le menton. Ahmed, l'un de ses proches conseillers. Curieuse destinée que celui de ce quadra au crâne rasé et au look de trader branché, ancien "visage humain" du régime et qui était au cœur du pouvoir avait brusquement changé, Au début de la révolution. Fini le jeune homme en costume italien, reçu avec égards à l'Elysée ou à la Maison-Blanche. Le nouveau Seïf menaçait les Libyens d'un "bain de sang", le doigt pointé vers la caméra. Seïf al-Islam s'était montré pour la dernière fois devant les caméras occidentales alors que les rebelles étaient déjà dans Tripoli. Depuis, on ne l'avait plus revu. Les investissements de Kadhafi dépassent les 200 milliards de dollars Plusieurs dizaines de milliards de dollars ont été investis par le colonel Mouammar Kadhafi à l'étranger pour se livrer à des investissements lucratifs, par la même occasion, la Libye obtient la place du plus grand investisseur d'Afrique, considéré depuis les années 90 comme le premier pays investisseur, à travers diverses structures, dont la Libya Arab Africa Investment Company (LAAICO) ou encore le fonds LAP, la banque sahélo-saharienne et diverses structures. Mais des enquêtes approfondies menées par des autorités américaines, européennes et libyennes ont révélés que le colonel Mouammar Kadhafi a en plus fait passer secrètement pendant des années plusieurs dizaines de milliards de dollars à l'étranger pour les investir dans presque chaque grand pays du Moyen-Orient et d'Asie du Sud-est. Après que le colonel ait investi dans le tertiaire (hôtellerie sur du foncier bien situé), il investi de plus en plus, dans l'agriculture, à savoir aussi que La plupart de ces fonds étaient placés dans des institutions gouvernementales libyennes comme la Banque Centrale de Libye, la Compagnie pétrolière libyenne, la Banque extérieure de Libye, ainsi que des compagnies d'investissements telle que la Libya African Investment Portfolio. Aujourd'hui plus de 200 milliards de dollars au fil des ans pour les investir à l'étranger, soit le double de la somme avancée jusqu'ici par les gouvernements occidentaux.