La terre a tremblé, dimanche matin à 10h41 à 20 km au nord de la province orientale turque de Van, 70 répliques, dont certaines étaient assez fortes, ont suivi la première secousse dans la journée. Ce séisme d'une magnitude de 7,2 est le plus puissant survenu depuis 1999, lorsque deux violentes secousses avaient causé environ 20.000 morts dans le nord-ouest densément peuplé de la Turquie. D'après un bilan provisoire établi par la direction officielle des situations d'urgence, le nombre de morts s'élèverait à plus de 264 et 1.150 blessés, le bilan risque encore de s'alourdir. Le ministre de l'Intérieur, Idris Naim Sahin, supervisant les opérations de secours à Ercis, où des dégâts massifs ont été enregistrés dans cette agglomération de près de 100.000 habitants et où des dizaines d'immeubles se sont écroulés, a fait état de 120 morts dans cette ville et de 100 autres à Van, selon un précédent bilan provisoire. Ce dernier a ajouté que 1.090 blessés avaient déjà été recensés et que plusieurs centaines de personnes sont portées disparues. Hier matin, dans les villes de Van et Ercis, les plus proches du lieu de l'épicentre, les secouristes armés de pelles étaient encore à la recherche de survivants sous les décombres, après une nuit glaciale passée à prospecter les débris sans relâche à la lumière de générateurs ou encore de torches entourés des rescapés privés de leurs toits, mais qui n'étaient cependant pas livrés à eux-même. Les employés du Croissant-Rouge turc s'empressaient à dresser environ 4.000 tentes dans certains endroits de la ville, où 11.000 couvertures ainsi que des réchauds et de la nourriture ont été distribués aux survivants pour affronter les températures glaciales. Près de 1.300 secouristes de 38 provinces, 145 ambulances, six bataillons de l'armée et six hélicoptères ainsi qu'un avion-cargo ont été envoyés et mobilisés sur les lieux. Plusieurs centaines de secouristes accompagnés de chiens renifleurs venus de diverses régions de la Turquie, s'acharnaient 20 heures après la violente secousse pour retrouver des survivants dans les décombres dans la région sinistrée. La police incitait les curieux à laisser place aux ambulanciers qui attendaient de récupérer d'éventuels survivants extraits des ruines. Selon les médias, dans la ville de Van qui abrite une université et plusieurs étudiants sont portés disparus. Les 380.000 habitants ont ressenti très fortement la secousse, qui a suscité une grande panique. D'autre part, les sismologues s'accordent à penser que cette situation grave et ce sinistre bilan est finalement le résultat d'une construction ne suivant pas les règles antisismiques ce qui a fait que de nombreuses habitations construites hors normes se sont effondrées. Mais ce qui inquiète Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre turque, ce sont ces villages proches de Van, car les bâtiments sont en adobe et sont du coup plus vulnérables aux séismes. Malgré la crise diplomatique avec Ankara, plusieurs pays notamment les Etats-Unis et Israël ont proposé leurs aides.