Aujourd'hui, tout le monde ou presque peut tourner un petit quelque chose. Il suffirait d'avoir un caméscope, un mobile performant pour produire quelque chose qui peut être mémorable. Mais comment distinguer le bon grain de l'ivraie ? A l'heure où notre cinéma vit une profonde morosité, çà et là des initiatives sont lancées afin de pousser les gens à reprendre le chemin perdu des salles de cinéma qui n'existent même plus. L'association Project' heurts réémerge dans la scène filmique. Celle-ci organise depuis le début de semaine son nième ciné-club à la cinémathèque flambant neuve de Béjaïa. Ce rendez-vous intervient avec la rentrée sociale et culturelle et se titre sobrement, " Allons au cinéma ". Pour le faire, Project' heurts a choisi les hégémoniques films américains. Le cycle sera donc à 100% US et la thématique est celle très active du road movie. Pour un peu coller à la réalité dans le monde, l'association a sélectionné des films contestataires des années 60, où une prise de conscience de la jeunesse américaine s'est affirmée avec l'émergence d'un style de vie et même d'une musique aussi iconoclaste que contestataire. C'est ainsi que l'association Project'heurts a programmé une pléiade de longs métrage qui ont marqué toute une génération de cinéphiles. Le premier film qui a inauguré ce cycle le 8 octobre dernier est Easy Rider de Dennis Hopper. Mais encore, et toujours dans le sillage du programme spécial 7ème art, la quatrième édition des journées nationales du cinéma amateur et vidéo ont repris, après onze longues années d'absence. Cet autre rendez-vous qui a disparu de la scène cinématographique pour des raisons matérielles se dérouleront du 27 au 31 octobre prochain à la Bibliothèque communale d'El-Harrach, la localité populeuse du centre d'Alger. Placée sous le slogan "Retrouvailles", cette rencontre qu'organise l'association culturelle et scientifique Ahl El Fen oua Takafa d'El-Harrach, en partenariat avec le ministère de la Culture, de la direction de la culture de la wilaya d'Alger, de la direction de la jeunesse et des sports et de l'APC d'El-Harrach, se veut un retour à une activité de plus en plus mise à l'écart. Au jour d'aujourd'hui, ce sont quelque vingt-cinq wilayas qui ont dit oui à cette manif à laquelle elles participeront chacune avec une pléiade d'œuvres de sa région. Pour avoir du monde, les organisateurs ont choisi le jeudi prochain comme jour d'inauguration de ces journées. Après la cérémonie solennelle inauguratrice, la compétition débutera, le lendemain, soit vendredi au même endroit. Pas moins de dix sept films documentaires seront en lice pour décrocher le trophée suprême qui a plus une valeur symbolique qu'autre chose. C'est ainsi que le palmarès des organisateurs équivaut à cinq prix qui seront décernés à l'issue de ce rendez-vous cinématographique qui reprend du service. De plus, un jury composé de cinéastes et réalisateurs professionnels, dont certains ont pris part aux éditions précédentes ; donnera son verdict après le visionnage de la totalité des œuvres retenues pour la compétition. "Notre manifestation consiste à regrouper tous les cinéastes amateurs au niveau national" déclarait Ouahid Rachidi, le président de l'association culturelle et scientifique Ahl El Fen ou Takafa d'El-Harrach. Quant au public, il faut savoir que ce dernier a tous les après-midi rendez-vous avec des projections de films, de courts métrages et de documentaires, en présence des réalisateurs. Ceux-ci seront là pour d'éventuels débats lors du début. En parallèle à cette manif, les organisateurs ont également mis sur pied un tout autre programme, qui cette fois-ci n'est pas culturel mais purement touristique. C'est ainsi que des visites guidées au niveau de la commune d'El Harrach et de la wilaya d'Alger, ainsi que des soirées artistiques composées de pièces de théâtre et concerts sont au menu des ces journées qui promettent d'occuper certainement les désœuvrés et autres férus de la chose artistique.