Les prix du pétrole peinaient à se trouver une direction, hier, en cours d'échanges européens, se maintenant en hausse à New York mais reculant à Londres, au lendemain d'une forte hausse sur les deux places, dans un marché prudent à la veille d'un nouveau sommet décisif en zone euro. Dans les premiers échanges, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s'échangeait à 111,24 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 21 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre, gagnait 97 cents à 92,24 dollars. Il a atteint 92,99 dollars hier, son plus haut niveau depuis début août, confortant ses gains après s'être envolé la veille de près de 4 dollars. Le cours du Brent, qui avait grimpé de près de 2 dollars la veille, pâtissait quant à lui de prises de bénéfices. Les opérateurs réagissent depuis la veille, à un renforcement de l'euro face au dollar (qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, ndlr), à une remontée des Bourses et à un sentiment général et diffus que l'économie mondiale est en train de s'améliorer, commentait Peter Beutel, analyste du cabinet américain Cameron Hanover. Le risque d'un retour en récession (des économies développées) semble être en train de s'estomper, ou du moins les choses ne semblent pas empirer, soulignait-il, notant aussi un regain d'optimisme sur la gestion de la crise de la dette en zone euro. L'écart entre les deux cours pétroliers de référence, qui s'était creusé jusqu'à près de 27 dollars début septembre, est redescendu, avant-hier sous la barre des 20 dollars -- pour la première fois depuis quatre mois. Autre signe positif pour le marché américain, les cours des contrats à termes sur le WTI connaissent un phénomène de backwardation pour la première fois depuis trois ans selon les analystes -- c'est-à-dire que les contrats pour livraison dans plusieurs mois sont moins chers que le contrat de référence pour livraison en décembre. Cela implique d'habitude que les investisseurs redoutent un rétrécissement de l'offre dans les mois à venir et souhaitent s'en prémunir en regarnissant leurs stocks, ce qui fait donc monter les cours pour le contrat à plus court terme. Les prix du WTI réagissent à la forte réduction des stocks pétroliers américains au cours des dernières semaines, notait Commerzbank. Les réserves de brut aux Etats-Unis ont chuté de 24,2 millions de barils (-7% du total) depuis début septembre, selon le Département américain de l'Energie. Le brut mitigé en Asie Les cours du pétrole étaient mitigés dans les premiers échanges, hier matin, en Asie, dans un marché attentiste à la veille du sommet européen décisif pour la crise de la dette en zone euro, ont indiqué les analystes. Dans les échanges électroniques de la matinée, le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre gagnait 27 cents à 91,54 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre cédait 44 cents, à 111,01 dollars. "Il y a un certain degré d'immobilité avant le sommet de l'Union européenne demain. S'ils (les dirigeants européens) font des progrès, ce sera très positif pour le marché, bien qu'il faut admettre qu'ils ont tendance le plus souvent à décevoir", a déclaré Nick Trevethan, analyste chez ANZ Research à Singapour. Les discussions du week-end ont dessiné les contours des composantes de "l'accord global" promis pour mercredi: les banques européennes seront recapitalisées, le fonds de sauvetage européen FESF sera renforcé d'une manière ou d'une autre, et la dette grecque sera effacée dans une proportion beaucoup plus importante que prévu. Les cours du pétrole sont par ailleurs soutenus par les bons chiffres du secteur manufacturier en Chine, a ajouté l'analyste.