La ville de Lille au nord de la France abritera du 9 au 18 décembre prochain la huitième édition du cinéma algérien que propose l'association Sud-Nord Evolution, sous le titre générique de "Rencontre des deux rives, vivons la diversité. Au menu de cette manif, il n' y aura pas seulement de l'image et du son, mais selon les organisateurs dont le président de l'association Sud-Nord Evolution, Ali Bouhouf a affirmé lors d'une conférence de presse à la salle Zinet de Riadh El Feth, que ce programme se déclinera en plusieurs longs métrages, documentaires, rencontres, ateliers, et bien sûr des spectacles, ainsi et surtout des conférences et autres commémorations. "Le but de cette semaine est de permettre aux cinéphiles de notre ville (Lille) d'aller à la découverte et d'apprécier l'évolution de ce cinéma, très particulier, en Afrique du Nord. Cet évènement cible les jeunes issus de l'émigration, même s'il n'est pas exclusivement destiné pour eux" dirat-il. Le souhait de l'association est de pouvoir, à partir de la prochaine édition qui coïncidera avec le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, réunir les cinéastes et artistes algériens une fois tous les trois mois, dira Bouhouf. Toujours à l'affiche de cet événement, beaucoup de films que certains considèrent à présent comme des classiques du cinéma algérien et même africain, en plus de certaines œuvres nouvelles qui ont fait parler d'elles. Etaient présents à cette conférence ceux qu'on peut appeler " les caciques " de notre cinéma dont Yazid Khodja, producteur de "Si M'hand ou m'hand", de Amar Laskri, réalisateur de " Fleur de Lotus ", de Lamine Merbah qui ne manque jamais de bénéficier de budget pour tourner un film lors de grands rendez-vous comme le Panaf ou encore, " l'année de l'Algérie en France ". Ceux-ci avaient relevé que des efforts, louables ont été accomplis par l'association Sud-Nord Evolution pour garder le lien avec leur pays d'origine, notamment dans cette région du nord de la France où se trouve une forte communauté algérienne. Les longs métrages qui seront à l'affiche sont entre autres "Voyage à Alger " d'Abdelkrim Bahloul, " Es Saha " de Dahmane Ouzid, " Ben Boulaïd " d'Ahmed Rachedi, " Harragas" de Merzak Allouache, et " Hors la loi " de Rachid Bouchareb. Pas encore vu en Algérie, "Voyage à Alger " de Abdelkrim Bahloul avait raflé fin 2010 deux distinctions aux journées cinématographiques de Carthage, un important rendez- vous africain tout comme l'est depuis plus d'un quart de siècle FESPACO de Ouaga. Un "Tanit d'argent" et le Prix du public, deux distinctions qui sont allées au long métrage algérien qui a fait quelques festivals et qui n'est pas encore à l'affiche dans aucune salle. Le rendez-vous cinématographique qui en est à sa 23ème édition s'est déroulé du 23 au 31 octobre 2010 avec un nombre important d'étoiles du monde arabe et du monde entier. Dans une déclaration à chaud, Abdelkrim Bahloul avait appelé à l'accroissement de la production cinématographique algérienne afin, a-t-il dit, que "les réalisateurs algériens puissent traiter eux-mêmes les questions qui concernent leur pays au lieu que des réalisateurs étrangers le fassent avec leur propre vision ". Il s'est dit "fier" de cette double récompense qu'il a qualifiée d'"extrêmement importante" en ce qu'elle marque la continuité et la pérennité de la créativité du cinéma algérien qui s'est illustré mondialement. Abdelkrim Bahloul a, par ailleurs, appelé à la création de nouvelles salles de projection cinématographique et à la rénovation des vieilles salles de cinéma afin d'ancrer la culture cinématographique en Algérie, et de faire aimer le septième art aux générations montantes. Des hommages il y en aura également à l'adresse de certains cinéastes qui ne sont plus de ce monde comme Djamel Fezzaz à travers la projection de son " Mélodie d'espoir ", " Leila et les autres ", de Sid Ali Mazif, et " La Colline oubliée ", d'Abderrahmane Bouguermouh. Une série de courts métrages et documentaires est prévue au programme, dont " Nana Taous " de Sid Ali Mazif, et " Train ", de Slim . De nombreuses personnalités du monde du cinéma et de la culture seront présentes à Lille, comme le très en vue Salim et les réalisateurs Balourd, Ouzbek, Yamin Benguegui, ainsi que plusieurs cinéastes marocains et tunisiens. Un documentaire, produit par l'association de cinéma Lumière évoquant les forts moments de la dernière édition qui a rendu hommage aux comédiens Faouzi Saïchi et le défunt Larbi Zekkal, a été projeté à la fin de la conférence.