La Chaîne I de la Radio nationale a organisé hier un débat autour du rôle et la responsabilité du commissaire aux comptes. Etaientt présents à cette rencontre M. Ali Maâzouz, commissaire aux comptes et M. Ibrahim Benaicha secrétaire générale de l'Association franco maghrébine de comptabilité. M. Maâzouz a insisté sur le rôle du commissaire aux comptes : "le commissaire aux comptes doit surveiller l'application des lois ; son rôle est de veiller au respect des lois". Le manque de formation des commissaires aux comptes a été soulevé, et l'amélioration des données financières mise en exergue. En ce qui concerne le rôle du commissaire aux comptes dans les scandales financiers tels que l'affaire Khalifa, les intervenants ont insisté sur le fait que le commissaire aux comptes n'ait pas accompli sa mission conformément aux lois en vigueur. Il estimeront néanmoins que le commissaire aux comptes n'a pas une liberté d'accès aux institutions financières pour mener à bien sa mission. Benaicha a débattu des honoraires du commissaire aux comptes et de sa nomination dans les sociétés; serait-ce à l'ordre des experts comptables qui le désigne ou la société ? Les débats ont été généralement axés sur la nécessité de la formation et de la valorisation du métier. Les commissaires aux comptes ont pour mission de vérifier les documents, de contrôler la régularité et la sincérité les comptes sociaux et des informations concernant les rapports financiers. Ils certifient la régularité et la sincérité de l'inventaire des documents comptables et des documents annexes établis en fin d'exercice. Ils sont responsables tant à l'égard de l'état de la régularité des opérations, que des tiers, des conséquences dommageables, des fautes et négligences qu'ils auront commises dans l'exercice de leur fonction. La fonction de commissaire aux comptes (CAC) est une profession agréée en Algérie. C'est un acteur extérieur à l'entreprise qui a pour rôle de contrôler la sincérité et la régularité des comptes annuels établis par une société ou autre institution, en faisant un audit comptable et financier. Il s'agit d'une mission légale; toutefois elle peut être décidée volontairement par l'entreprise. La spécificité du commissaire aux comptes a été circonscrite dans sa mission de confrontation avec les autres services de contrôle, voisins mais distincts, qui cohabitent dans l'entreprise : expertise comptable, contrôle de gestion, voire contrôle public. La conception du moment, qui fait du commissaire aux comptes le défenseur de l'intérêt public, n'est-elle pas trop imprécise ? La dimension algérienne devenant incontournable - et même, en la matière, dépassée par la dimension internationale l'interdiction du cumul entre la mission de contrôle légal et de l'activité de conseil doit-elle être maintenue ou assouplie ? Faute de réponse appropriée, la mission du commissaire aux comptes se trouve menacée de dérive, au lieu d'être renforcée pour les besoins grandissants du contrôle légal.