Nous apprenons de source judiciaire que la Cour suprême a auditionné, à la fin de la semaine dernière, l'ex-wali de Blida, Mohamed Bouricha, qui a été mis sous contrôle judiciaire. Cette audition rentre dans le cadre de l'enquête liée à une affaire de dilapidation de foncier agricole et de surfacturation. Cette audition a eu lieu avant l'entrée en grève des robes noires. L'ex-wali a été interrogé sur les conditions de cession de terrains agricoles à des industriels. Ces terrains attribués auparavant à titre provisoire à des agriculteurs pour y installer des exploitations agricoles collectives (EAC) avaient fait l'objet de désistements de la part de ces derniers. C'est cet acte qui est considéré comme illégal. Une circulaire interministérielle prévoit de telles situations et stipule que ces désistements sont caducs puisque, explique cette source, ces terrains appartiennent à l'Etat et sont attrubuésés par l'Etat à ces agriculteurs, non pas en propriété mais seulement à titre d'exploitation provisoire. Cette source n'écarte pas l'éventualité de récupérer ces terrains sur lesquels certains industriels auraient déjà érigé des filiales de leurs entreprises, en vertu de cette instruction interministérielle. Il a aussi été interrogé sur l'achat de vêtements destinés à des nécessiteux. Achats qui auraient, selon l'accusation, donné lieu à des surfacturations. Ceci étant, il faut savoir que les résultats des enquêtes menées par la Gendarmerie nationale sur instruction de la justice et se rapportant à la dilapidation de foncier agricole atterrissent aux bureaux des juges. La direction des services agricoles (DSA) de la wilaya d'Alger a, quant à elle, adressé des convocations à certains agriculteurs ayant bénéficié du droit d'exploitation des terres agricoles appartenant à l'Etat, dans le cadre d'EAC, leur reprochant d'avoir érigé des constructions en dur sur ces terrains.