L'euro peinait à adopter une direction nette face au dollar, hier, dans un marché prudent et attentif à la situation politique en Italie qui risque de s'enfoncer, à l'instar de la Grèce, dans la crise des dettes souveraines. Dans les premières transactions, l'euro valait 1,3772 dollar contre 1,3773 dollar la veille à la clôture. Face à la devise nippone, l'euro reculait légèrement également à 107,40 yens contre 107,52 yens la veille à la clôture. Le dollar se stabilisait face au yen à 78,03 yens contre 78,06 yens la veille. La livre britannique progressait face à l'euro à 85,66 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,6067 dollar. Le franc suisse cédait un peu de terrain face à l'euro à 1,2423 franc pour un euro, comme face au billet vert à 0,9025 franc pour un dollar. L'once d'or valait 1795,65 dollars contre 1783,56 dollars la veille à la clôture. L'once d'or est montée la veille, à 1798,65 dollars, son niveau le plus élevé depuis le 21 septembre. "Les incertitudes politiques persistantes en Grèce et en Italie, et les errements du marché obligataire européen (les taux de rendements obligataires italiens évoluent à des sommets inédits proche de 7%) contribuent à alimenter la prudence avant le vote du budget en Italie", commentait Sue Trinh, analyste chez RBC Capital Markets. Mais quelque soit l'issue de ce vote, "la crise politique italienne risque de s'inscrire dans la durée", prévenait Kathleen Brooks, analyste chez Forex.com. En effet, même si M. Berlusconi est contraint de partir, ce qui donnerait un coup de pouce à l'euro, de nouvelles élections ne seront pas organisées avant février, et "la nature fractionnée du paysage politique en Italie fait qu'il serait difficile pour un nouveau gouvernement de mettre en place les réformes économiques et budgétaires que demandent les marchés", expliquait Mme Brooks. Taxée de laxisme budgétaire, l'Italie s'est vue blâmée pour son manque de crédibilité et mise sous surveillance par le Fonds monétaire international (FMI) et par la Commission européenne. La Banque centrale européenne (BCE) va épauler le FMI et la Commission européenne pour surveiller la mise en œuvre en Italie des mesures promises pour réduire le déficit et réformer l'économie, a annoncé lundi le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker. L'économie italienne est trop importante pour que le pays puisse bénéficier d'un plan de sauvetage en cas de défaut, a pour sa part estimé mardi la ministre autrichienne des Finances, Maria Fekter, au risque d'alimenter les inquiétudes du marché. Les ministres des Finances de la zone euro, qui se sont réunis lundi, retrouvaient mardi, toujours à Bruxelles, leurs homologues de l'ensemble de l'Union européenne (UE), pour des discussions. En Grèce, le marchandage entre les socialistes au pouvoir et l'opposition de droite pour former un nouveau gouvernement de coalition se poursuivait mardi matin pour le deuxième jour consécutif, toujours sous la forte pression de la zone euro.